La FICIF, c’est la Fédération Inter-départementale des Chasseurs d’Île-de-France Ouest, une association de loi 1901 reconnue d’utilité publique et agréée au titre de la protection de l’environnement pour tous les départements d’Île-de-France, exceptée la Seine-et-Marne. Représentée par Philippe Waguet, son président, la FICIF a pour engagement de promouvoir la chasse, de défendre la ruralité et de préserver la biodiversité.
Philippe Waguet commence par évoquer l’une de ses fiertés, celle d’avoir dans le département des Yvelines, parmi les plus beaux cerfs de France. « Derrière ce trésor, il y a un grand travail de sensibilisation des chasseurs, on essaye de leur faire comprendre l’importance de ces animaux majestueux et le bonheur que c’est pour eux, pour les naturalistes et pour les promeneurs que de les apercevoir dans nos forêts, au détour d’un chemin ». Jusque dans les années 50, les Yvelines étaient le premier département de chasse du pays.
« Son patrimoine de chasse est important, nous avons hérité des forêts de Rambouillet et de Fontainebleau grâce aux chasses royales de Louis XIV et autres rois de France, mais aussi des plus grandes familles du pays comme les de Fels, de Ganay ou Rothschild. C’est un paradis pour la chasse, et un témoin de notre histoire. Quand vous découvrez en forêt une place ronde, avec des chemins qui partent dans toutes les directions, c’est un vestige du passé de la Chasse à courre, on y surveillait le gibier en fuite » raconte ce passionné.
Si le gibier a toujours été présent dans les contrées yvelinoises, Philippe Waguet note quand même de nombreux bouleversements dans la vie de la faune sauvage. « L’activité humaine a beaucoup d’impact sur la vie des animaux de la forêt. Les trails, les coureurs, ou autres manifestations nocturnes déboussolent les animaux. La nuit, la forêt est à eux, c’est à ce moment-là qu’ils se nourrissent, parcourent leur territoire et l’agitation humaine et nocturne perturbe cette vie. Nous devons apprendre à partager notre territoire mais aussi à leur laisser des espaces de quiétude de nuit, d’autant plus dans notre région qui est déjà la plus urbanisée de France ». Autre changement, c’est l’accroissement, dans la région comme partout en France et dans le monde, des populations de sangliers : « le réchauffement climatique offre des conditions optimales à la prolifération des sangliers. Les fortes chaleurs augmentent la production fruitière, les chênes donnent des glands en abondance, les hivers doux ne jouent plus leur rôle de sélection naturelle, les zones mixtes péri-urbaines deviennent des paradis pour ces hardes. On ne peut plus les laisser proliférer ainsi, nous devons améliorer notre gestion mais dans une société de plus en plus anthropisée c’est loin d’être tâche facile. Baisse du prix du bracelet, référencement des terres non et sous-chassées, la FICIF essaye de gérer et de sensibiliser la population et les communes sur les dégâts occasionnés par une surpopulation de ces animaux.
La FICIF représente toutes les chasses : la chasse à tir, la vénerie, dite chasse à courre, la chasse à l’arc ou encore celle au gibier d’eau. « Pour toutes, il faut un permis de chasser, accessible à partir de 16 ans et que l’on peut passer à n’importe quel moment de l’année. Il est délivré après réussite de plusieurs examens » précise le président. La fédération représente 19500 chasseurs, dont 10 % de femmes. « C’est une proportion qui tend à s’accentuer car nous avons une augmentation des permis de chasse délivrés aux femmes » se réjouit Philippe Waguet.
En plus du comptage des animaux, une tâche qui occupe à l’année les équipes de la FICIF, le rôle de la fédération est également de promouvoir la venaison et de protéger la biodiversité. « Le 15 septembre, nous avons inauguré à Rambouillet un atelier mixte de transformation de viande issue d’éleveurs locaux mais aussi de viande de gibier des forêts d’Île de France, et le 1er octobre, à Bourdonné, nous organisons une conférence sur la biodiversité et l’importance de l’interculture pour la faune sauvage. Nous travaillons également avec la CCPH, la Communauté de Communes du Pays Houdanais, sur la problématique des ragondins. Tant qu’une espèce n’est pas classée comme susceptible d’occasionner des dégâts, nous n’avons pas le droit de la chasser. Pour autant il est important de suivre son évolution et de relever les signes de ses nuisances pour l’environnement afin de préserver les écosystèmes. C’est un travail important.
La chasse ouvre ce 21 septembre pour une nouvelle saison. Loisirs ou art de vie, souvent au centre des débats, c’est une activité qui a plus d’une corde à son arc.