Lundi 6 octobre, à 18h30, le médecin houdanais, Claude Grange était reçu sous les ors du Sénat en hommage à son travail et combat au service des personnes en fin de vie. « Il est des vies que l’on raconte à travers des diplômes, des titres ou bien des faits d’armes ou plutôt ici des faits de carrières. Et il en est d’autres qui s’écrivent dans le tremblement d’une main que l’on soutient, dans le silence d’une chambre où l’on veille, dans l’oreille que l’on tend, dans un dernier regard échangé au crépuscule de la vie ou dans l’engagement patient et déterminé de toute une vie consacrée à l’écoute des autres et à la transmission de ce que l’on a appris », a souligné la sénatrice des Yvelines, Sophie Primas, retraçant la carrière du Claude Grange, avant de lui remettre les insignes de chevalier de la Légion d'honneur, en présence du président du Sénat, Gérard Larcher.
Créateur de l'unité des soins palliatifs à Houdan et de l'unité douleur à Dreux, Claude Grange mène un combat depuis des décennies pour apaiser les souffrances de fin de vie et pour rendre la mort moins taboue dans notre société. Sophie Primas a ajouté que Claude Grange a « incarné la médecine autrement, avec une humanité inépuisable. Les patients, dites-vous, ne parlent qu’aux personnes capables d’entendre. Chaque patient a une quête de singularité qui ne peut être écrasée par une pratique et des méthodes généralisées. Alors, vous avez décidé d’écouter ».
Claude Grange a été aussi l’homme qui a dit non, pendant le Covid, face aux directives interdisant les visites des malades. « Vous avez signé une décharge personnelle pour permettre aux familles d’accompagner leurs proches. Vous avez affirmé qu’en toute circonstance, la dignité humaine devait rester une valeur cardinale… Si vous êtes médecin, vous êtes aussi un jardinier d’humanité », souligne Sophie Primas. Et d’ajouter : « la République salue ce long et patient travail de semeur et le combat que vous menez pour que l’humanité de nos vies ne soit pas écrasée par le dogme de la loi toute puissante ».
De son côté, Claude Grange a répondu : « avec Médecins du Monde, au Rwanda, j’ai vu la folie des hommes mais aussi la solidarité et la résilience. Avec Kassoumai, en Casamance, j’ai vu la pauvreté mais aussi la joie des visages et le sourire de la teranga. Avec l’USP de Houdan comme avec l’équipe mobile de Dreux, j’ai vu ce qu’était le travail en équipe en essayant de respecter le rôle de chacun, tout en gardant la même cohérence du soin ».