Le célèbre ecclésiastique est toujours dans le cœur des drouais même si la communauté des chiffonniers d’Emmaüs a quitté Dreux, en 1991, pour aller s’installer à Haguenau dans le Bas-Rhin. Le 16 décembre dernier, ils étaient nombreux à se souvenir de la présence des compagnons. Ils mettaient un point d’honneur à accueillir les plus démunis. Une lutte contre la pauvreté qui promouvait déjà la récupération, la réparation et l’utilisation des produits d’occasion… la seconde main d’aujourd’hui. Le visage de l’Abbé Pierre veille désormais sur le quartier grâce à une fresque réalisée par le décograffeur drouais, Mathieu Dussaucy, et les habitants pourront profiter d’un moment de détente dans le square Abbé-Pierre, situé juste à côté de la Maison Proximum.
« Les débuts d’Emmaüs aux Hauts-Buissons démarrent en 1976. Le 8 mars de cette année-là, trois compagnons arrivent à Dreux, dans le quartier Prod’homme où la municipalité de l’époque leur loue : une vieille maison de chasse, délabrée, sans porte, sans fenêtre, avec un immense trou dans le toit […] Ils sont bientôt douze compagnons. Pendant des semaines, des mois, ils vont travailler d’arrache-pied. […] Un peu de bois, un peu de vent, une étincelle d’amour et le feu a pris. Et voilà une maison nouvelle, un foyer nouveau », relatait Emmanuelle Larcher, responsable Mémoire à l’association Emmaüs International, légataire universel de l’Abbé Pierre, en citant les passages du livre d’Henri Le Boursicaud, fidèle compagnon de l’Abbé Pierre.
« Il y a dans ce quartier une mémoire collective de l’Abbé Pierre puisqu’il est venu ici plusieurs fois dans les années 50 et dans les années 90. Il avait enregistré avec 200 choristes dont les chorales de Dreux et Vernouillet la chanson Chanter l’amour », rappelait Pierre-Frédéric Billet, maire de Dreux. « Nous reprenons les valeurs d’Emmaüs dans notre politique sociale, notre CCAS a été salué par la chambre régionale des comptes et depuis près de 20 ans, nous investissons dans la rénovation urbaine des quartiers pour les logements sociaux », poursuivait le maire. Après la découverte de la plaque, la chorale a interprété Chanter l’amour et a participé à la conférence animée par Philippe Dupont, directeur du lieu de mémoire de l’Abbé Pierre à Esteville, sur la riche et complexe histoire de l’Abbé Pierre, né Henri Grouès. Moine, Résistant, député, bâtisseur, naufragé… Un parcours exceptionnel qui a inspiré une biographie intitulée L’Abbé Pierre, une vie d’amour (City éditions).