- Processions traditionnelles : pour la fête Dieu ou l’Assomption. Le dimanche des rameaux, une procession partait de l’église St-Pierre pour se rendre à l’actuel tunnel de St-Denis où se trouvait une croix placée en avant de la chapelle St-Denis. Les fidèles, après une messe, décoraient la croix de branches de buis, d’où son nom de « croix buissée ».
- Processions spécifiquement drouaises : Pour la St-Pierre et la St-Vincent, patron des vignerons. Chaque 19 décembre, anniversaire de la bataille de Dreux de 1562, se tenait une procession pour célébrer la victoire des catholiques contre les protestants.
- Processions ponctuelles : elles se formaient contre les aléas de la météo, à la demande des vignerons de faire pleuvoir à la suite de forte sécheresse, ou au contraire d’arrêter une période de pluies intenses. Processions « blanches » dans lesquelles les Drouais vêtus de blanc, se rendaient à Chartres pour demander l’arrêt d’épidémies de peste.
- À ces processions participait tout le clergé drouais : les chanoines de la collégiale St-Etienne, les curés de St-Pierre et de St-Jean, les religieuses de l’Hôtel Dieu et les moines capucins. Les représentants du roi, officiers du baillage, et ceux des bourgeois de Dreux, le Maire et ses échevins, se battaient pour se mettre au premier rang derrière les religieux. Il fallut un arrêt du conseil d’état du roi Louis XIV en 1705 pour mettre tout le monde d’accord en les obligeant à marcher en colonne un par un, ceux du Baillage à droite et ceux de l’Hôtel de ville à gauche.
Certaines processions subsistaient encore à Dreux en 1900 comme la fête Dieu à la mi-juin. La loi de 1905 encadrant les processions fit disparaître momentanément les manifestations de rues religieuses.
- Une procession à part : LES FLAMBARTS. Une tradition celte consistait, lors de l'équinoxe d'hiver, à tourner avec des flambeaux autour des champs et des récoltes pour en éloigner les animaux nuisibles. Au Moyen-Âge, l’Église transforma cette tradition païenne en une procession pour l’Avent : les Flambarts étaient des morceaux de bois blanc, sans écorce, longs de cinq à six pieds, séchés au four, fendus par le haut et enflammés pour la procession. La veille de Noël, vers 5 heures du soir, au son de la cloche du Beffroi, les Drouais en rangs serrés, faisaient le tour de la halle aux grains et de l’église St-Pierre. Devant le portail, ils déposaient les flambarts qui se consumaient en un brasier autour duquel ils dansaient avec joie. Cette fête, par peur des incendies et surtout des déviances, beuveries et joies profanes, fut interrompue par le clergé vers 1735. Ayant entendu parler de la tradition drouaise des Flambarts, le duc de Penthièvre, dernier comte de Dreux, vint assister, le 24 décembre 1785, à cette fête mi-religieuse mi-païenne. Il fut enchanté de cette tradition locale. Avec l’accord de leur comte, les Drouais purent continuer à fêter les Flambarts jusqu’à l’arrêt définitif à la Révolution.
Cette procession païenne a été réintroduite à Dreux sous forme d'un carnaval d'hiver en 1995. Et depuis lors, le carnaval d'hiver des Flambarts reste la manifestation la plus prisée des Drouais et des communes voisines.