En 1984, le jeune ingénieur savoyard tout juste sorti de l’école prend son premier poste à La Radiotechnique en tant que responsable d’atelier de fabrication. Jean Garreau, patron de l’époque, accorde sa confiance au jeune ingénieur de 23 ans. Une piste d’envol qui va mener Philippe Rive à différents postes à responsabilité en France. En 1987, départ en Hollande dans les services de développement de produits et d’équipements pendant deux ans. Michel Sicot, directeur de production de l’époque, maire de Sainte-Gemme-Moronval, tombe malade. « On me rappelle à Dreux pour prendre le poste ». À 29 ans, Philippe Rive devient le numéro deux de l’usine, avec 1200 salariés à gérer. « C’était un bijou technologique en avance sur son temps ».
En 1995, Philippe Rive prend la direction d’un site en Allemagne à Aix-La-Chapelle pendant deux ans, puis en 1997, retour en Hollande au poste de directeur industriel pour l’Europe et les États-Unis, pendant trois ans. Retour à Dreux dans les années 2000 où il prend la direction du site. « Nous l’avons beaucoup développé, robotisé, informatisé. La mutation est arrivée, les téléviseurs à tubes cathodiques ont disparu au profit des écrans LCD. La seule solution a été de fermer le site. En 2006, Les Coréens proposaient une fin brutale. Avec la confiance des syndicats, nous avons choisi de trouver une solution pour tous avec la mise en place d’un plan social », se souvient l’ancien directeur. Départ à Grenoble pour Philips où Philippe Rive est directeur industriel d’un consortium de trois sociétés, Philips Semi-Conducteurs, ST Micro Electronics, Freescale dans le domaine des semi-conducteurs, les puces électroniques. Philips change sa stratégie au bout de deux ans. Philippe Rive met fin à sa collaboration avec en 2008 pour ouvrir l’ère Gedia.
« L’opportunité s’est trouvée de postuler pour le remplacement du patron de Gedia qui partait en retraite ». Une aventure qui a duré 16 ans. Gérard Hamel était président, ensuite ce fut Jacques Lemare puis Pierre-Frédéric Billet. « Les anciennes régies municipales ont été transformées en sociétés anonymes et Gedia est devenu un groupe industriel formé d’une quinzaine de sociétés. Nous figurons parmi les 20 premières sur le département et dans les dix premières entreprises locales d’énergies en France. Nous avons mis en place un programme de diversification de production d’énergies renouvelables avec cinq parcs éoliens, deux parcs photovoltaïques (en Indre et en Gironde), deux sont en développement à Dreux et Saulnières, cinq centrales hydrauliques dans les Pyrénées. Nous travaillons avec les agriculteurs locaux pour le biogaz avec les deux méthaniseurs de Germainville et de Tremblay-les-Villages. Nous sommes sur un projet de production d’hydrogène vert grâce au futur parc photovoltaïque des Châtelets. L’hydrogène vert est l’avenir pour les mobilités lourdes. Je laisse Gedia avec beaucoup d’atouts pour l’avenir. Nous continuons à investir dans la transition. Depuis 2015, nous sommes prestataires pour la distribution de l’eau pour la ville de Dreux et quelques petites communes de l’Agglomération ».
Gedia a doublé ses effectifs en 15 ans, une centaine de collaborateurs pour une quinzaine de cadre et ingénieurs. D’un CA de 30 M€ Gedia est passé à 128 M€. Philippe Rive compte bien occuper sa retraite sans quitter le Drouais ni le monde économique. Il est juge auprès du tribunal du commerce de Chartres et référent industriel pour BPI France (Banque Publique d’Investissement). « Je souhaite aussi m’investir dans les associations locales car j’aime les gens avant tout ».