Nous avons vu, dans les chroniques précédentes, les bâtiments drouais classés monuments historiques ou patrimoine architectural remarquable dans la base « Mérimée ». Mais il existe aussi un classement des objets et mobiliers chargés d’histoire et de valeur artistique dans une base parallèle à celle de Mérimée, la base « Palissy ».
Un nombre important d’objets est ainsi recensé dans notre bonne ville de Dreux. De par leur désignation, les objets mobiliers sont indépendants des immeubles et doivent être situés et conservés dans des endroits définis. Quelques exemples de la complexité à définir et à différencier un objet d’un immeuble : le gisant de la duchesse d’Alençon fait partie du monument historique la Chapelle Royale mais, en tant qu’objet, elle est détachée de la Chapelle et est exposée au musée d’Art et d’Histoire de Dreux. Les fresques d’Edouard Michon, art pictural étant lié aux murs de l’ancien pensionnat Saint-Pierre et à ceux de l’ancienne Caisse d’Épargne, font partie intégrante de ces deux monuments et sont classées dans la base « Mérimée » des monuments historiques et du patrimoine architectural. Comme la cloche, dite « le Bourdon », attachée au Beffroi, est considérée comme monument historique. Il faut dire que déplacer une cloche de trois tonnes cinq, ce n’est pas facile. Par contre, une magnifique porte d’origine renaissance du même Beffroi est considérée comme objet.
Les objets drouais ont été classés par la Direction du Patrimoine par leur grande majorité en 1906, 1992 et, pour quelques-uns, en 2006. Ces différents objets remarquables peuvent être admirés dans plusieurs endroits de la ville de Dreux que l’on peut facilement découvrir :
- Musée d’Art et d’Histoire. Les objets venant de la collégiale Saint-Etienne, ruinée à la Révolution : les restes des chapiteaux du 12e siècle qui se trouvaient en haut des colonnes : la mise au tombeau, l’annonce aux bergers et surtout (rare) la vierge allaitante etc… Les panneaux des verrières : vitraux figurés, c’est-à-dire racontant un passage de la Bible ou seulement décoratifs. Plusieurs meubles dont deux tables style Louis XV.
- Église Saint-Pierre. Une grande partie des tableaux présents dans l’église. Les panneaux de verrières : vitraux décrivant la vie des Saints, bannière de procession et calice. Plusieurs statues dont les sculptures en bois peint de Sainte Catherine (16e siècle) et de la Vierge à l’enfant (18e siècle) mais aussi des statues en pierre. Deux confessionnaux en bois et surtout l’orgue de tribune, buffet d’orgue en bois du 17e siècle inspiré par l’architecte drouais Métézeau, et sa partie instrumentale réinstallée au 19e siècle par Cavaillé-Coll.
- Chapelle Royale : l’orgue de tribune, aussi installé par les facteurs Cavaillé-Coll, père et fils.
- Dans des lieux publics (places, rues, squares etc.). Particulièrement des statues. Les statues de Jean Rotrou, notamment celle trônant sur le côté de la place éponyme et le surmoulage en plâtre dans le foyer du théâtre. Le groupe sculpté en bronze dit « les marmousets, ou les trois amours » sur la fontaine de la grande rue Maurice Viollette. La statue « la fille prodigue ou les trois âges de la vie » dans le square de la République, etc…
- Hôpital. Deux fauteuils de style Louis XV et secrétaire style Louis XVI. Un pot à pharmacie (pot à onguent) en argent du 18e siècle.
Cette longue liste n’est pas du tout exhaustive et ne sert que d’exemple car une centaine d’objets admirables sont ainsi listés pour la ville de Dreux. Pour les visualiser tous, il suffit d’aller sur le site de la base « Palissy ».
