Dans la liste des bâtiments drouais inscrits au titre du patrimoine architectural de la base « Mérimée », une nouvelle inscription par un arrêté du 11 avril 2022 : celle des bâtiments de l’ancien pensionnat Saint-Pierre.
- Éléments patrimoniaux protégés : les façades et toitures des bâtiments de l’ancien pensionnat Saint-Pierre, devenus en 1908 école élémentaire Saint-Martin, l’ancien réfectoire, en totalité, avec les décors peints de Michon, les façades et toitures de la chapelle (actuel musée), les façades et toitures de la crèche de Georges-Beauniée de 1916 avec les bâtiments annexes et tous les sols correspondant aux jardins et potager.
- L’ancien pensionnat St-Pierre. Lucie Millard, épouse de Couasnon, est née à Dreux le 27 Frimaire an VI (1797), rue d’Orléans. Femme très cultivée et énergique mais désespérée de n’avoir pas d’enfants, elle consacra, avec son mari, Esprit Constant de Couasnon, son temps et sa fortune à de nombreuses œuvres. En 1856, les époux de Couesnon décidèrent de créer une école pour jeunes garçons pauvres. Ils firent, devant notaire, donation au profit de l’institution des Frères des écoles chrétiennes, d’une maison rue du faubourg Saint-Martin. Cette modeste école, externat pour garçons, fut tenue au début par trois frères des Écoles chrétiennes. Très vite l’école reçut de plus en plus d’élèves, plus d’une centaine, venant de Dreux mais aussi de la région parisienne, nécessitant la transformation de l’école en un pensionnat.
Après la mort de son mari en 1855, Mme de Couasnon quitta son hôtel de la rue St-Martin pour y installer le pensionnat qu’elle fit nommer « Pensionnat St-Pierre ». De cette époque, il reste encore aujourd’hui un joli pavillon de style Louis XIII, nommé « la maison du Gouverneur ». Les autres bâtiments furent édifiés en 1877. Ils abritent de nos jours le groupe scolaire St-Martin
- Les décors peints par Antoine Michon en 1907, dans l’ancien réfectoire appelé « la salle des fresques », représentent les principaux monuments de Dreux. Ils furent réalisés pour les frères des écoles chrétiennes. Ces représentations de Dreux 1900 très intéressantes méritent une restauration urgente que devrait faciliter leur inscription dans la base Mérimée.
- La chapelle de style néo-roman fut construite en 1895 pour l’usage du pensionnat chrétien. Le culte religieux fut de courte durée puisqu’en 1905, avec la séparation de l’église et de l’État, désacralisée, la chapelle eut plusieurs affectations comme salle d’entraînement pour une société de gymnastique. Dans la nuit des 10 et 11 juin 1940, l’aviation allemande bombarda la ville de Dreux. Des maisons près de la chapelle furent détruites. (Non reconstruites, leur emplacement forme actuellement la place du musée et son parking.) La chapelle fut très endommagée. Elle fut complètement restaurée et réaménagée pour en faire le musée municipal de Dreux. Les premières œuvres furent celles venant du Beffroi, première ébauche d’un musée. Le musée fut inauguré en 1950 avec la participation de Marcel Pagnol. (Ce qui correspondait aussi aux célébrations du 300e anniversaire de la mort de Jean Rotrou).
- La crèche construite en 1916, par Georges Beauniée (architecte de la salle des fêtes), était, au départ, destinée aux réfugiées de Belgique et des départements français occupés par la Première Guerre mondiale, puis devenue crèche municipale. D’un style art moderne, elle fut longtemps abandonnée et reçoit actuellement la « Maison des femmes ».