En 1914, Maurice Viollette est député d’Eure-et-Loir depuis 1902 et maire de Dreux depuis 1908. Le 28 juin 1914, il est élu à la vice-présidence de la Chambre des députés, fonction qu'il assumera pendant trois ans. À la déclaration de guerre le 3 août 1914, la chambre est mise en disposition...
Bien qu’âgé de 44 ans et parlementaire, c’est-à-dire en principe non mobilisable, Maurice Viollette demande à être incorporé à l’armée. Il rejoint le 1er bataillon territorial de chasseurs alpins à Bourg-Saint-Maurice en tant que capitaine. Puis, avec son régiment il se retrouve en première ligne de la bataille de la Marne. Il mène sa colonne aux attaques de Tracy-le-Val près de Compiègne en octobre, ce qui lui vaudra la Croix de guerre.
Puis en décembre le Parlement reprend sa session et Maurice Viollette sa place à la Chambre des députés. Au sein de la commission de l'armée, il dénonce les insuffisances en matière d'équipement, notamment en artillerie, et surtout les vues trop sommaires d'un état-major qui ne conçoit la guerre qu'en faisant donner l'infanterie. Il fait à ce sujet d'importants discours aux comités secrets de la Chambre des députés.
La municipalité drouaise dès l’entrée en guerre contre l’Allemagne, instaure des aides pour les familles des soldats du 101°RI partis au front. Maurice Viollette à son retour de l’armée reprend son écharpe de maire qu’il avait remis à son premier adjoint Prod’homme
Le maire Maurice Viollette, qui est aussi vice-président de l'Assemblé nationale, prend d'importantes décisions. Il prend en charge le ravitaillement des Drouais en produits de première nécessité (pommes de terre, lentilles, poissons, etc.). Cette « épicerie municipale » était organisée dans l'ancien arsenal, place Mésirard. Le marché du lundi était aussi important grâce aux maraîchers qui étaient nombreux dans la ville, notamment à l'emplacement du Parc des Expositions.
Maurice Viollette prit des décisions importantes. Alors que la guerre perdure, il veut que l'activité économique de sa ville se poursuive. Très influent auprès du gouvernement, il demande au ministre de la Guerre que l'on mette en permission des « vieilles classes » (plus de 35 ans) afin qu'on les affecte aux usines drouaises ou pour le travail dans les champs. Maurice Viollette va aussi lancer d’importants chantiers, comme en 1915 une école pratique pour filles, des cités de baraquements provisoires pour loger les réfugiés de Belgique et des départements occupés par l’armée allemande. En 1916, celui de la crèche près de l'actuel musée, qui, dans un premier temps, accueillera les blessés du front. Le collège de jeunes filles de la place Mésirard est agrandi car Viollette souhaite y développer de nouvelles filières. Il achète 2 hectares de terrain pour créer l'actuel stade du Vieux Pré mais aussi 50 hectares aux Buissons pour son futur sanatorium.
En 1917, Maurice Viollette est nommé ministre du Ravitaillement et des Transports Maritimes dans le gouvernement Ribot (du 19 mars au 7 sept.) À Dreux une boucherie « Municipale » est créée. Après-guerre, aux élections législatives de 1919 Maurice Viollette perd son siège de député qu’il retrouvera en 1924.
31 mai 1923 - À Paris, Maurice Viollette et son épouse se rendant à un rassemblement « contre les méthodes du fascisme » sont agressés par des camelots du roi (extrême droite). Il leur fut projeté au visage et sur les vêtements de l’encre. Et bien sûr cette encre était de couleur « violette ». Pas de blessure, mais les auteurs de cet attentat potache furent arrêtés et un procès médiatisé s’en suivit.
