- Transformation de la gare. La gare de Dreux est mise en service en 1864, par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Au plus fort de son existence, la gare de Dreux a été au centre d'une étoile ferroviaire à 5 branches, permettant de se rendre à Paris-Montparnasse, Granville, Chartres, Tours et Évreux. L’ancien bâtiment de 1864 a été remplacé en 1932 par l'architecte Paul Louis Genuys par une construction imposante en briques, pierres et ardoises dont la silhouette rappelle celle d'un manoir et que l’on peut toujours voir.
- Passerelle Saint-Denis. En 1910, le passage à niveau de St-Denis sur la ligne Dreux-Paris était un point névralgique de la circulation à Dreux. Plus de 100 fois par jour, la circulation était coupée pour laisser passer les trains de voyageurs et marchandises allant ou venant de Paris, Bueil ou Maintenon. Cela occasionnait de longues files d’attente de charrettes, vélos, piétons, et quelques rares automobiles, invention toute nouvelle. Le passage des trains des lignes Dreux-Granville et Dreux-Chartres ne perturbait pas le trafic urbain drouais puisqu’il s’effectuait au-dessus du pont St-Martin.
En 1928, une passerelle fut construite pour éviter aux piétons de traverser les voies par les portillons. Tous les gamins des Rochelles d’avant 1970 ont le souvenir ému de la passerelle : cavalcades pour monter et descendre les 45 marches de béton (souvent avec cartable et vélo sur le dos), plaisir de se faire envelopper par la chaude fumée des trains à vapeur passant en sifflant sous la passerelle. Escarbilles dans l’œil garanties.
- 1940 et 1944. Les Allemands, puis les Alliés, bombardent Dreux, en particulier le quartier de la gare. La coopérative Beauceronne en partie détruite est reconstruite après la guerre. Depuis longtemps les lignes de Dreux-Bueil et Dreux-Maintenon ne sont plus en fonctionnement, diminuant le nombre de passages des trains. Par contre, l’augmentation rapide du trafic routier entraîne de nombreux bouchons dès la fermeture des barrières.
- 1976 : Le passage à niveau est supprimé, la passerelle déposée. Un tunnel est creusé. Mais le maître d’œuvre n’a pas le compas dans l’œil : les ambulances et voitures de pompiers trop hautes ne passent pas sous le tunnel trop bas. Elles sont obligées d’emprunter les ponts St-Matin ou des Bléras pour se rendre au nouvel Hôpital ou à la caserne des Pompiers en amont du tunnel. Malgré ce grave inconvénient, le tunnel permit pendant plus de 30 ans une circulation (presque) fluide du haut de St-Denis. Ce tunnel fut réaménagé il y a 10 ans, pour qu’enfin cars et véhicules de secours puissent passer.
- Automobiles de course « La Perle ». Autour des années 1920, beaucoup de petits constructeurs se lancèrent dans l’aventure des « cycles car » et des « voiturettes ». À Dreux, ce fut André Ravalée, héritier de l’usine de chaussures STARR. Signalons que Dreux abritait alors une industrie importante de la chaussure. Mais André Ravalée était plus intéressé par la construction de voitures que par la confection de chaussons. Il s’allia avec les frères Lefevre déjà connus dans le milieu automobile comme constructeurs. L’usine de chaussures, rue Ernest Renan, se transforma en atelier de fabrication artisanale de voitures de course. À peine 400 voitures « La Perle » furent construites de 1923 à 1928. L’une d’elles remporta, en 1924, l’épreuve « Paris-les Pyrénées–Paris ». Mais, par une mauvaise gestion, l’entreprise fit faillite en ruinant la famille Ravalée.
Il ne resterait dans le monde que 3 exemplaires de voiture « La Perle » aux USA, en Australie et à Nice.
