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Dreux (28100)

Maurice Viollette - Entre les deux Guerres mondiales

Gouverneur de l'Algérie

Léon Blum et Maurice Viollette en 1936 - © Droits réservés
Par Manon BROUSSEAU - Le 28 avril 2025

Gouverneur de l'Algérie

En avril 1925, Maurice Viollette remplaça, à la tête de l’Algérie, Théodore Steeg appelé au ministère de la Justice dans le cabinet Painlevé. Cette nomination comme gouverneur général de l’Algérie inquiéta les milieux coloniaux et suscita des espoirs chez les Algériens. Maurice Viollette souhaitait associer davantage les élites indigènes à la gestion et à la vie politique du pays. Évoquant, dès son arrivée à Alger, l’échéance du 100e anniversaire de la conquête de l’Algérie, il déclara « il faudra que nous étonnions le monde en lui montrant ce que peut la grande paix française ». Nommé en Algérie dans le contexte de la Guerre du Rif au Maroc, Maurice Viollette va démontrer qu’il n’entend pas transiger sur la défense de la souveraineté française. Maintien de l’ordre et promotion de la justice sociale sont les deux axes qui définissent sa politique. Il est tout à fait frappant de le voir appliquer des méthodes qui ne sont pas sans rappeler celles du socialisme municipal qu’il incarnait à Dreux. Le lobby colonial, ne pouvant le supporter, obtint en novembre 1927 son rappel par le gouvernement Poincaré.

Pendant ses absences de Dreux, dues à ses responsabilités nationales (Gouverneur de l’Algérie ou ministre), il ne signait pas les articles parus dans l’Action républicaine. En 1929, il quitta son siège de député. Il fut alors élu sénateur de l’Eure-et-Loir. Raymond Béranger lui succéda à la chambre des députés.

Membre du Front Populaire

En 1933, Maurice Viollette fêta son jubilé (25 ans de mairie de Dreux) en glorifiant les réalisations qu’il avait entreprises à Dreux. Le Président du Sénat, le ministre de l’Intérieur, le Président de la Ligue des Droits de l’Homme, une délégation algérienne et de très nombreux parlementaires vinrent à Dreux pour cette fête. 

Partisan du Front populaire, Maurice Viollette participa au gouvernement de Léon Blum en tant que ministre d’État, sans attribution officielle précise, mais implicitement chargé de l’Algérie. Des réformes importantes y étaient attendues. « Viollette, l’arabe » pouvait penser avoir enfin les moyens de sa politique. Le projet Blum-Viollette ne fut déposé que le 30 décembre 1936 sur le bureau de la Chambre. 22 000 Algériens, anciens combattants et diplômés, étaient concernés. Maurice Viollette mena une intense campagne d’explications, il prévint ainsi : « on peut fabriquer des révoltés avec des doctrines mais on fabrique aussi des révoltés avec l’injustice, qui parfois s’oublie, mais aussi avec le mépris qui, lui, ne s’oublie jamais ». Le projet s’enlisa au printemps 1938 dans les manœuvres et les surenchères de la commission du suffrage universel de la Chambre. La situation internationale reléguait sans doute au second plan le débat colonial et la conclusion de l’épisode revint à Viollette : « Plus tard : c’est le mot de toutes les révolutions ». 

De nombreux projets immobiliers furent réalisés à Dreux à l’époque du Front Populaire : de nouveaux quartiers, Foch et Sarrail, de nouvelles écoles, Ferdinand Buisson et Paul Bert, l’école maternelle Jules Ferry, aux Rochelles. L’intérêt de Maurice Viollette pour l’hygiène et la santé fut concrétisé par la mise en place d’un immense sanatorium aux Buissons et, en ville, par des bâtiments de bains-douches.

En 1938, un attentat aurait été préparé par la cagoule, mouvement d’extrême droite contre Maurice Viollette. Ce dernier est battu aux élections sénatoriales en octobre. Puis vint la Seconde Guerre mondiale.

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