C’était une dernière visite avant la disparition. Les bâtiments délabrés, des tags imposants, des couloirs sans fin, la carcasse de l’ex-sanatorium de Dreux attend sa résurrection dans son écrin de verdure rendu à l’état sauvage. « Le complexe était composé de trois entités : le préventorium, le sanatorium et la maison de convalescence. Trois bâtiments exceptionnels inscrits en 2022 au titre des monuments historiques par la volonté de la Ville de Dreux, la DRAC (Direction régionale de l’action culturelle), l’architecte et France Patrimoine. Les bâtiments disposent d’une architecture exceptionnelle, tout en longueur, qui épouse la topographie du site », rappelait Pauline Tran, architecte en charge du projet de réhabilitation.
En ce mardi 25 juin 2024, près de quatre-vingts drouais et investisseurs étaient invités à une dernière visite du sanatorium en l’état. L’établissement, construit sous la mandature de Maurice-Viollette, entre 1928 et 1932, était destiné à accueillir des malades atteints de tuberculose. « Il fut l’un des plus grands de France et le plus moderne, accueillant plus de 1000 patients en même temps, plus le personnel soignant », rappelait Arnaud Baudel, directeur général délégué de France Patrimoine promoteur spécialisé dans le rachat et la restauration de bâtiments remarquables, en charge de la restauration du site. France Patrimoine a acheté l’ex-sanatorium à la ville en 2021 pour la somme de 950.000 € pour le restaurer et y réhabiliter 228 logements. Pour l’heure, les gravats et les débris de verre ont été nettoyés. Les travaux pourront commencer sérieusement à la fin des vacances d’été. Arnaud Baudel et Pauline Tran ont dévoilé les grandes lignes du projet : la création de 228 logements de petite taille, du studio au T3, ainsi que des extérieurs paysagers. « Sur les 228 appartements mis en vente, par 45 commerciaux, 221 ont été vendus à un prix moyen de 6.000 € le m2. Ils seront habités en grande majorité par des locataires. Les loyers n’excéderont pas les prix du marché », indiquait Arnaud Baudel. Les logements seront disponibles à la fin de l’année 2025. À l’issue de la visite, Pierre-Frédéric-Billet, maire de Dreux, a glissé un journal du jour, une médaille de la ville, un euro symbolique et un document signé dans une capsule mémorielle scellée dans une des pierres de l’escalier d’entrée du pavillon Pasteur.
Concernant le projet d’hôtellerie haut de gamme, Pierre-Frédéric Billet précise : « nous travaillons toujours sur la suite du projet concernant le préventorium. Les taux d’intérêts bancaires ont tellement explosé que cela a remis en équilibre le prix de l’hôtel cinq étoiles qui devait y être construit. On attend que les marchés financiers se calment, nous allons proroger la promesse de vente dans les semaines qui viennent parce que nous tenons à la réalisation de ce projet et le promoteur y travaille ardemment. Nous sommes également en négociation avec le club de cricket de Dreux pour leur trouver un terrain de jeux car nous souhaiterions construire un practice de golf à proximité ».