Comme l’église Saint-Pierre, le beffroi est inscrit au titre des monuments historiques, dès 1840, dans la première liste instituée par Prosper Mérimée. À cette époque, le Beffroi faisait encore fonction d’Hôtel de ville de Dreux. Cette mairie exceptionnelle était située dans un magnifique bâtiment du XVIe siècle formé d’une tour carrée de 12 m de côté et de 35 m de hauteur. La rareté de ce monument fut déterminante pour son inscription en tant que monument historique. Mais aussi et surtout, ce bâtiment, dont la construction dura 25 ans de 1512 à 1537, du règne du roi Louis XII au règne de François 1er, représente la transition exceptionnelle entre l’art gothique et celui de la Renaissance.
En 1512, la commune de Dreux devenue riche grâce à la vente de draps, cuirs et de vin voulut se doter d’un bâtiment à la hauteur de ses ambitions : ce sera le Beffroi, celui que nous connaissons actuellement. À cette période faste de la Renaissance, les bourgeois de Dreux voulurent ainsi montrer leur puissance face aux chanoines de la collégiale St-Etienne et du Bailly représentant le roi. Le maire Pierre Gravelle décida, avec l’appui du Comte de Dreux Alain d’Albret, de faire construire une majestueuse maison de ville.
Le Beffroi, d’une hauteur de 35 mètres, servait à la fois de mairie et de poste d’observation, en prévention d’éventuels incendies ou de mouvements de troupes hostiles. Il servait aussi de support à la cloche dite le « bourdon », fondue en 1561, qui avertissait les habitants de Dreux d’événements importants et des réunions du conseil municipal. Cette cloche en bronze de grande dimension pesait 3,5 tonnes.
Fêlée par le temps et l’usage, la grosse cloche fut remplacée en partie, avec l’aide du roi Louis-Philippe, par une autre similaire en 1839. Pierre de Montferrand, maire de Dreux voulut, en commandant une nouvelle cloche en bronze aux fondeurs Mahuet Père et Fils, s'assurer que la nouvelle cloche serait la reproduction conforme de la première. Situé au 2e étage du Beffroi, un moulage en plâtre représente la première cloche de 1561.
Le nouveau bourdon en bronze de 1839 ne sonne plus depuis la victoire du 11 novembre 1918. Le mouvement de ces trois tonnes cinq pourrait ébranler la charpente pourtant impressionnante de 15 mètres de haut, couverte d’ardoises et surmontée d’un campanile, qui termine cet élégant Beffroi. Cette cloche, « le bourdon », à l’intérieur du monument historique « le Beffroi », est elle-même classée au titre « d’objet historique », tout comme son battant, le joug, ses ferrures, et le moulage en plâtre le furent le 2 août 2013.
À la fin du XIXe siècle, la population de la ville passant de 5000 à plus de 10 000 habitants, l’Hôtel de ville du Beffroi était devenu trop petit. La mairie fut transférée dans des nouveaux locaux situés de l’autre côté de la place Métézeau, au 1er étage d’un bâtiment construit et occupé au rez-de-chaussée par la Caisse d’Épargne. Ce bâtiment fut aussi inscrit au titre de monument historique en l’an 2000.
ERRATUM : Dans la dernière chronique consacrée à l’église St-Pierre, une erreur s’est glissée. Au lieu de « En 2019, une peinture du XVIe siècle, datant de 1858, a été découverte », il faut lire « En 2019, est découverte, lors de la restauration du pilier sud de la chapelle de la Vierge sous la peinture « Présentation du rosaire à sainte Catherine et à saint Dominique », datant de 1858, une peinture du XVIe siècle, qu'il a été décidé de recouvrir de façon réversible. Dommage ». Avec les excuses de Pierlouim qui va remettre sa tête et ses dates à l’endroit.