Mon compte utilisateur
Dreux (28100)

Les 11 monuments historiques drouais - 2

L'Église Saint-Pierre

© Droits réservés
Par Manon BROUSSEAU - Le 15 janvier 2024

L'Église Saint-Pierre

Parmi les 11 bâtiments drouais cités au titre de « Monument historique » (voir précédente chronique) deux d’entre eux, l’Église St-Pierre et le Beffroi ont été classés dès 1840, faisant partie de la 1ère liste de 1082 monuments historiques établie par Prosper Mérimée, poète écrivain et historien mais aussi inspecteur général des Monuments Historiques. Cette première liste privilégiait les monuments venant du Moyen-Âge et de la Renaissance.

Le site internet consacré aux monuments historiques s’intitule à juste titre « base Mérimée ». Dans cette base, il est indiqué pour notre église drouaise :  « Le chœur se termine en hémicycle et est entouré de six chapelles formant chacune une saillie. Deux portes s'ouvrent sur la façade principale. Toutes deux sont à cintre surbaissé et environnées de guirlandes de vigne. Les piédroits sont ornés de statuettes posées dans des niches surmontées d'un dais. Un grand bas-relief, aujourd'hui mutilé, représentant l'entrée du Christ dans Jérusalem, occupait le tympan de la plus grande des deux portes. La porte du transept nord était également surmontée d'un bas-relief représentant le Christ. »

La description de la base « Mérimée » est un peu trop technique, restons plus terre à terre : l’église Saint-Pierre a connu plusieurs stades de construction : Au XIIIe siècle, (période des Comtes capétiens de Dreux), au XVe siècle puis au XVIIe siècle (après les dommages causés par les guerres « de cent ans », reconstruction et agrandissement par les architectes de la famille des Métézeau).

Les touristes et mêmes les Drouais sont, à chaque fois étonnés, lorsqu'ils lèvent les yeux devant la façade ouest de l'église Saint-Pierre. Elle n'est pas finie. On pourrait croire qu'un bombardement ou l'œuvre du temps ont fortement dégradé la tour sud, nommée Sainte-Anne. Mais, il n'en est rien. En réalité la tour n'a jamais été achevée, contrairement à celle située au nord, appelée Saint-Vincent, patron des vignerons drouais. La façade ouest a été érigée, en 1524, par l'architecte Clément Métézeau, celui du Beffroi.

Les guerres de religion ont retardé l'achèvement de la tour. Le futur roi Henri IV est venu par deux fois en 1590 et 1593 assiéger la ville. En pleine guerre, il n'y avait pas de budget pour terminer la tour Ste-Anne. Une chose est sûre, on a préféré finir la reconstruction de l'église et le bras sud du transept plutôt que l’achèvement de la tour. Les pierres, destinées à la construction de la tour, furent détournées de leur usage. Entreposées devant l'édifice religieux, elles servirent à la construction d'une maison, probablement la maison des aides, c’est-à-dire celle des impôts indirects pour les vignerons drouais, qui fut incendiée peu après la Bastille en 1789. L’église fut aussi largement dégradée pendant la Révolution. Au XIXe siècle, il y a bien eu des projets pour finir l'église, mais aucun n'a abouti.

En 2019, une peinture du XVIe siècle, datant de 1858, a été découverte, lors de la restauration du pilier sud de la chapelle de la Vierge, sous la peinture. « Présentation du rosaire à sainte Catherine et à saint Dominique ». Il a malheureusement été décidé de la recouvrir de façon réversible. Dommage.

Comme tout monument historique ancien, l’église St-Pierre est en constante rénovation. Le dernier chantier qui vient de s’achever était consacré au chœur avec le redressement et la consolidation de son voûtain, la restauration de ses vitraux, la modernisation de son éclairage. Une opération qui a sublimé le chœur révélant tous ses détails architecturaux.  À suivre…

PIERLOUIM

 

 

Actualités à Dreux (28100)