Au moment où se posent les questions sur l’efficacité des différentes énergies renouvelables, à moyen et long terme, Gérard Sourisseau, président de l’agglomération, se veut optimiste sur l’avenir.
Quelle est l’importance de l’éolien dans l’agglomération ?
L'implantation de l’éolien sur le territoire drouais n’est pas plus forte qu'ailleurs. Il y a plutôt beaucoup d'oppositions. Le constat est même national. Alors que l'éolien marin est en train de se développer et ça fait déjà beaucoup de vagues, on peut dire que l'éolien commence à saturer la terre. En Eure-et-Loir, on est le département qui a le plus d’éoliennes en Centre-Val de Loire, avec la moitié du parc régional, surtout dans le sud du département, en allant vers Orléans. La préfecture n’est pas encline à favoriser un développement supplémentaire d'éolien qui croîtra désormais de manière très modérée. Il y avait un projet à Prudemanche, mais il a été retoqué à cause du veto de l'aviation d’Évreux.
Qu'en est-il du photovoltaïque ?
Pour le photovoltaïque, pratiquement toutes les communes donnent des autorisations pour cette énergie. Si un particulier veut mettre des panneaux sur son toit, il faut qu'il demande l'autorisation aux agences régionales qui financent et c'est fiable. Cela dit, les gens craignent l'arnaque. Il faut beaucoup de vigilance et avant que les gens se lancent dans un projet, ils doivent consulter leur mairie et éventuellement les agences agréées qui financent. Les collectivités portent un certain nombre de projets qui sont sur des superficies plus larges. Sur notre territoire, nous avons le projet de Crucey-Villages 2 et un autre en cours sur 40 hectares aux Châtelets, à Dreux, et 11 hectares, à Saulnières, avec Gedia. Du côté des éoliennes, les projets en cours seront abandonnés. En revanche, on aura un projet photovoltaïque qui, sans doute, ira à son terme.
À propos du développement des méthaniseurs ?
Nous avons un méthaniseur à Tremblay-les-Villages, un à Germainville, un à Châteauneuf-en-Thymerais et un plus modeste à Brezolles. Les trois méthaniseurs agricoles produisent du méthane et celui de Brezolles transforme les biodéchets en engrais et un peu en méthane. Pour l'hydrogène, notre projet est en stand-by. Porté par Gedia, il n’a pas été retenu par l’ADEME. Sur le plan budgétaire, nous n’avons rien dépensé dans l’éolien. Nous sommes juste là en tant que facilitateur. Nous sommes actionnaires minoritaires au sein de Gedia, à hauteur de 15 %. Les autres actionnaires sont la Ville de Dreux, Engie et la banque des territoires. Gedia a investi au titre des collectivités porteuses et amène sa participation. Elle collecte auprès des agriculteurs qui peuvent lui vendre leur gaz.
Comment sont montés les projets photovoltaïques ?
Concernant le photovoltaïque, je pense que les parcs des châtelets et de Saulnières sortiront car ils bénéficient des investissements de Gedia et d’autres opérateurs. Le territoire n’est pas en retard en matière d’énergie renouvelable pour les objectifs de 2050, avec une étape intermédiaire à 2030, où on doit produire tant de kilowatts en relation avec notre propre consommation. On doit, à terme, être autonome en énergie. L’Agglo du Pays de Dreux est autonome à 50 % grâce au parc Crucey-Villages 2 et aux méthaniseurs. Un territoire comme le nôtre pourrait aller à terme jusqu'à 5 méthaniseurs. On en a déjà 4. Les méthaniseurs sont alimentés par la seconde culture effectuée après les récoltes de céréales. Les méthaniseurs devront demain être des débouchés pour les biodéchets. À la suite des nouvelles consignes de tri, les biodéchets, apportés dans les déchetteries, pourront être collectés pour alimenter les méthaniseurs. Ces déchets seront pasteurisés avant la fermentation et la transformation en gaz. Ce projet sera opérationnel entre trois et cinq ans.
La nouvelle déchetterie de Saulnières ?
La nouvelle déchetterie de Saulnières est construite avec des bâtiments protégés répondant aux normes environnementales. Elle est totalement sécurisée.