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Job dit Adornier

Dans ma dernière chronique, je vous présentais Géo Pomel qui fit ses premières armes de chansonnier comique sur les planches du théâtre du Cercle Laïque de Dreux. Parlons maintenant de celui qui fut, dans les années 30, directeur du groupe théâtral du Cercle Laïque, auteur et …

Pièce de Pierre Adornier : Tu seras bon. - © Droits réservés
Par Manon BROUSSEAU - Le 06 octobre 2025

Dans ma dernière chronique, je vous présentais Géo Pomel qui fit ses premières armes de chansonnier comique sur les planches du théâtre du Cercle Laïque de Dreux. Parlons maintenant de celui qui fut, dans les années 30, directeur du groupe théâtral du Cercle Laïque, auteur et acteur de théâtre, professeur de lettres au lycée Rotrou. : Lucien Job, connu sous le nom de Pierre Adornier

Lucien Job est né à Paris 10e, le 14 février 1885. Sa mère, Mathilde Fribourg née en 1857, épousa en 1884 à Paris Joseph-Emile Job. Le couple eut deux enfants dont le petit Lucien, mais divorça en 1887. Après son divorce, Mathilde vint à Dreux en 1887 et travailla dans des boutiques de confections de son beau-frère, Ernest Oulif, comme « Le Progrès » à l’angle Grande rue et rue St-Pierre, avant d'aller vivre à Châteauneuf-en-Thymerais. Ernest Oulif prit sous son aile son neveu, le petit Lucien, qui fit ses études à Dreux et devint étudiant en droit. En 1905-1906, il s’engagea pour peu de temps dans le 101° régiment d’infanterie de ligne, basé à Dreux.

En 1907, alors employé de commerce, Lucien Job épousa Angèle Dornier, fille d’un préposé aux douanes. C’est en se servant du nom de sa femme, « A. Dornier », que Lucien Job se confectionna un pseudonyme « Pierre Adornier », auteur de pièces de théâtre, de contes et de nouvelles.   

Le couple vécut aussi à Verdun en 1911 et à Toul. Universitaire, Lucien Job revint à Dreux pour devenir professeur de lettres au collège Rotrou où il avait été élève. Il y enseigna de 1921 à 1945.  Il habitait au 19 Bd. Pasteur à Dreux.   

Lucien Job adhéra au Cercle Laïque dont il devint vice-président en 1931. Sous le nom de Pierre Adornier, il écrivit des nouvelles, contes et pièces de théâtre pour enfants. Son talent a été reconnu à l'époque et il a été nommé officier de l'Académie par le ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts, le 2 mai 1926.  Homme de lettres, il écrivit également sous le nom d’Adrien Papiot.  

Pierre Adornier, en 1926, signait la nouvelle « La Mort du film ». La plupart de ses pièces furent créées au Cercle Laïque. En 1934, l’une de ses pièces fut diffusée par Radio Tour Eiffel. Ses pièces de théâtre étaient pour la plupart en un acte. Comme « Cinquante minutes d’arrêt », « Pierrot financier », « Le chef de bureau » ou « Ah ! cette minouche ».

Avant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Adornier encadrait, en été, avec sa femme, les sorties du patronage laïque du cercle en forêt ou aux Bas Buissons. 

En 1945, Pierre Adornier fut chargé de l'administration du théâtre après la renaissance et le retour du Cercle Laïque dans ses locaux, occupés par les nazis pendant la Guerre de 39-45. Il fit quelques conférences au Cercle sur Anatole France, et sur les Finances, au théâtre.

Il fut également un collaborateur régulier (pour des contes et des nouvelles) du journal « Le Populaire », journal socialiste dirigé par Léon Blum. Le journal drouais « L’Action Républicaine »  publia en feuilleton son excellent  « Variéty’s palace ».

Il a été aussi membre du comité directeur des  « Amis du musée et de la Bibliothèque de Dreux », membre de la Société des Gens de Lettres, et conseiller municipal puis adjoint au maire Maurice Viollette, comme son oncle Ernest Oulif.

Jusqu'à sa mort en 1968, à l'âge de 83 ans, Pierre Adornier se promenait dans cette bonne ville de Dreux où il était arrivé, à l'âge de 18 mois, de Paris.

La ville reconnaissante lui attribua, comme à son oncle Ernest Oulif, le nom d'une rue aux Hauts Buissons. Mais sous son nom de naissance, rue Lucien Job.

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