Au cours des siècles passés, la ville de Dreux posséda quatre différents hôpitaux destinés à secourir les malades :
1 - La maison Dieu primitive, fondée vers le VIème siècle dans le quartier de la Folie (actuelle rue de Châteaudun) en dehors de l’enceinte fortifiée. Devenue l’annexe de l’Hôtel Dieu, elle fut fermée en 1746.
2 - l’Hôtel Dieu fondé au XIIème siècle dans la grande rue actuelle.
3 - La maladrerie de Saint-Gilles, fondée à la même époque que l’Hôtel Dieu, par le seigneur de Nuisement à l’extrémité du faubourg St-Martin. Cette maladrerie soignait en particulier les lépreux et fut supprimée en 1696.
4 - L’hôpital des quatre maisons de santé, fondé en 1630 dans la plaine des Bléras et fermé au XVIIIème siècle après environ un siècle d’existence. Ce lieu, éloigné du centre-ville, a surtout servi au moment des épidémies contagieuses. Un cimetière lui était adjoint. Le dramaturge Rotrou décédé lors d’une épidémie de fièvre pourpre y a peut-être été soigné et enterré.
Un cinquième établissement hospitalier exista dans le haut du faubourg Saint-Denis (actuellement à l’embranchement de l’avenue Kennedy et la rue de Rieuville). Il s’agissait d’une maison hospitalière créée par le comte de Dreux, Robert 1er, et tenu par les frères hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (proche des Templiers). Cette maison avait pour vocation d’héberger, nourrir et soigner en dehors de la ville les pèlerins sur le chemin de Compostelle. Les bâtiments furent détruits lors de la Guerre de Cent Ans.
Les foires de l’époque, figurant parmi les plus importantes de l’Ile de France, virent leurs bénéfices versés pour le bon fonctionnement de ces maisons hospitalières : La foire de la Saint-Denis autour du 9 octobre, la foire de la Saint-Gilles début septembre, et à Pâques pour l’Hôtel Dieu.
L’Hôtel Dieu. Louis VI, roi de France et comte de Dreux, fit en 1132 une donation aux pauvres de Dreux (miselli Drocarum). La Charte est conservée aux archives. La construction de l’Hôtel Dieu dans la Grande Rue fut commencée par Louis VI. Robert 1er comte de Dreux la fit terminer entièrement. Cet Hôtel Dieu fera office d’hôpital principal du centre-ville de Dreux pendant huit cents ans jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle. Il subira de nombreuses vicissitudes : Guerre de Cent Ans, épidémies de peste, de choléra et incendies.
Insalubre et détruit par un incendie en 1550, après des travaux qui trainèrent en longueur faute d’argent, et les troubles des guerres de religion, l’Hôtel Dieu fut enfin reconstruit, agrandi et terminé vers 1610. Une plaque actuelle, sur le mur Grande rue de l’ancienne chapelle, stipule que la comtesse Catherine de Médicis a offert les bois de charpentes pour la reconstruction. Elle ne pouvait faire moins puisque les principaux revenus des comtes de Dreux venaient de l’exploitation de la forêt.
En 1811, un tour pour les enfants trouvés fut installé. Il reçut 500 enfants abandonnés jusqu’à sa fermeture en 1837.
Au début du vingtième siècle, l’Hôtel Dieu ne comportait plus qu’une soixantaine de lits au total. Ayant rarement atteint au cours des siècles les 3000 âmes, la ville comptait alors près de 10 000 habitants. Cet hôpital devint alors trop petit et vétuste. En 1910, sous l’impulsion du maire Maurice Viollette, il fut prévu de construire, rue St-Denis, un hôpital moderne et plus grand. Dans la prochaine chronique, nous en verrons la construction et l’inauguration en 1913 par le Président de la République d’alors : Raymond Poincaré.
Pierlouim. À bientôt si Dreux le veut bien.