Charles PAULMIER est né à Dreux le 29 décembre 1897, rue de Flandre, à l’angle de la Grande Rue. Son père tenait le café de la Tourelle, à la porte chartraine. Les années passant, on voyait le petit Charles défiler dans Dreux en battant de la grosse caisse dans les pas de la fanfare de la Lyre druidique. Il y apprit aussi à jouer du violon. Charles Paulmier exerça, sans véritable vocation, le métier de dessinateur industriel. Il dessina, entre autres, les plans des bâtiments du Cercle laïque, rue Pastre. Mais il préférait écrire et pousser la chansonnette.
Il fut l’un des premiers à monter sur la scène du Cercle Laïque et se fit alors appeler GEO POMEL. Membre de la petite troupe « La niche », il se maria avec une jeune fille d’Houdan.
Mais Géo Pomel avait de l’ambition. Comme beaucoup, il « monta » à Paris. C’était en 1925 et depuis lors, il réalisa une carrière de chansonnier, de fantaisiste et de comédien. Sa célébrité fut consacrée le jour où, avec Max Régnier, il créa une série de dialogues et d’à-propos farfelus qui mirent en joie les auditeurs de Radio Paris. Géo Pomel devint, à l’instar de Pierre Dac, l’une des grandes vedettes de ce média nouveau : la radio.
Et pourtant, il eut des ennuis. Un directeur de théâtre l’engagea au prix fort. Mais, sur les affiches, il fit inscrire le nom de « Paullus » au lieu de Pomel. Les héritiers de Paulus (avec un seul « l »), chanteur des années 1900, intentèrent un procès à Géo Pomel, qui n’avait été au courant de rien, pour usurpation de nom. Il fut alors trainé au tribunal. Maître Maurice Viollette (également maire de Dreux) ayant pitié de ce Drouais, le défendit habilement et obtint l’acquittement. Les héritiers de Paulus, qui demandaient 100.000 francs de dommages et intérêts, une fortune, furent déboutés.
Géo Pomel, devenu célèbre, se produisit sur toutes les scènes des théâtres parisiens de chansonniers, en particulier « le caveau de la République », mais aussi partout en France.
Pendant la première guerre 1914-1918, il fut blessé au bras droit. En 1940, ce fut le tour du bras gauche à Vitré. Prisonnier de guerre, il fut réformé et libéré par les autorités allemandes. Il revint sur les scènes parisiennes avec un titre qui fit alors son succès, « T’as t’y tous tes tickets ? », en référence aux tickets de rationnement. Parmi ses nombreuses chansons et ses sketchs, on peut citer les plus connus : « un éclat de rire vaut un beefsteak », « le nougat », « les trois mandarins », « Prudent fonctionnaire modèle ». Des titres qui parlent d’eux même. Il écrivit la chanson de bonne humeur des fêtes commerciales de Dreux en juillet 1933 : « Gloire à Drius », Drius étant le légendaires chef Gaulois soi-disant fondateur de Dreux.
Géo Pomel participa à plusieurs pièces de théâtre comme « les gaités de l’escadron »,
« Les censurés sociaux », recueil d’actualité des chansonniers publié en 1964, et à plusieurs films : « Les surprises de la radio » en 1940, « Les surprises d’une nuit de noce » avec André Claveau, en 1952.
En 1965, lors d’un gala à Prades, Géo Pomel voulu esquisser un Twist endiablé. Ce fut fatal pour la scène de fortune qui, sous le poids, s’écroula. Résultat : péroné fracturé. La vie de chansonnier n’est pas de tout repos ! En mars 1969, Géo Pomel reçut la médaille de la ville de Dreux des mains du maire Jean Cauchon.
Géo Pomel habitait dans une maison auprès de l’Eure, au Gué des grues. Grand amateur de pêche et aussi client assidu de l’Auberge du Gué des Grues, il meurt le 17 avril 1975, à 77 ans. Il est enterré au cimetière de Montreuil.
Géo Pomel a enregistré plusieurs disques 78 tours à aiguille dont certains peuvent encore être écoutés sur YouTube.