Pendant ces quatre années terribles 1914/1918 les Drouais vont faire le dos rond, affrontant avec courage les difficultés dues aux répercussions de la guerre : austérité, privations, angoisse de l’avenir.
Les familles des soldats au front. Les parents, épouses, fiancées et enfants des soldats partis à la guerre attendent avec angoisse les nouvelles venant du front. Les femmes restées seules au foyer avec leurs enfants vivent difficilement l’absence de leur mari. Elles redoutent la visite des gendarmes leur annonçant une terrible nouvelle. Dès l’annonce de la mobilisation, la municipalité drouaise a décrété un certain nombre de mesures pour aider les familles ayant perdu momentanément leur « soutien de famille ». Les femmes doivent remplacer les hommes et trouver du travail. La population très vite se heurte à la vie devenue chère et à des restrictions. Mais la vie continue…
Les écoles. Si les collèges sont réquisitionnés pour recevoir des hôpitaux auxiliaires, l’enseignement des petits Drouais et petites Drouaises continue tant bien quel mal. Tous les instituteurs de l’école Godeau de garçons en âge de porter les armes sont partis se battre. Ce sont de vieux instituteurs à la retraite qui les remplacent. Les instituteurs étant gradés à l’armée (en principe lieutenant) formeront le contingent professionnel le plus lourdement touchés, morts et blessés par les combats. L’école Saint Martin des filles n’ayant que des institutrices n’a pas de problèmes de remplacement. Dans ces écoles publiques comme aux collèges, les classes sont surchargées recevant des petits élèves venant de régions dans lesquelles la guerre sévit (Belgique et départements du nord de la France occupés).
Les réfugiés. Le Drouais « Terre d’accueil ». Dès le 29 août 1914, près de 250 femmes et enfants fuyant « les crimes que commettent les hordes allemandes » venant de la région de Verdun arrivent par le train à Dreux. Au total, sur la durée de la guerre 3081 personnes réfugiées vont être recensées à Dreux (où seulement une trentaine de familles resteront après la guerre). Cette augmentation importante de la population drouaise va poser de nombreux problèmes d’hébergement et de ravitaillement. Des baraquements construits pour accueillir les militaires du 67°RI venus de Soissons vont aussi être utilisés pour les réfugiés. Certains de ces logements éphémères étaient encore visibles à Dreux il y a quelques années.
Les rationnements. Leur maire ayant été pourtant promu ministre du ravitaillement (20 mars 1917-04 juillet 1917) les Drouais vont souffrir comme les autres Français de pénuries alimentaires et de carburants. Des restrictions vont être imposées sur différents produits de nécessité comme le pain, le beurre ou le sucre, mais aussi sur le charbon, le gaz et l’essence. Des cartes de rationnement à tickets sont en place. Pour la viande, des jours « sans viande » sont imposés à la population. La municipalité de Dreux instaure la mise en place d’une « Boucherie municipale ». Si les foires sont interrompues, les bals interdits le cinéma « Idéal » continue ses représentations. Malgré la vie horriblement difficile et angoissante, les Drouais font front et gardent l’espoir. Il sera réalisé le 11 novembre après quatre années tragiques.
PS. Pour connaître plus en détail la vie des Drouais pendant la Première Guerre mondiale, reportez-vous au livre La vie quotidienne à Dreux pendant la grande guerre de Jean Paul et Annick Cabart. Préface de Pierre Fressonnet. Disponible aux Amis du musée et à la librairie La Rose des vents.