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Dreux (28100)

Dreux et Houdan ont été des lieux Seznec

L’Affaire Seznec. La trajectoire de Guillaume Seznec, maître de scierie à Morlaix, passe par le territoire drouais à la faveur d’un voyage d’affaires en Cadillac qu’il effectue le 25 mai 1923 avec Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère. Partis de Rennes, les …

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Par Manon BROUSSEAU - Le 04 novembre 2025

L’Affaire Seznec. La trajectoire de Guillaume Seznec, maître de scierie à Morlaix, passe par le territoire drouais à la faveur d’un voyage d’affaires en Cadillac qu’il effectue le 25 mai 1923 avec Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère. Partis de Rennes, les deux hommes sont censés rencontrer à Paris un homme d’affaires pour la vente de la Cadillac d’occasion. Mais leur voiture multiplie les pannes, dont des crevaisons, et finit par s’arrêter à Dreux, dans un garage, tenu par Émile Hodey, situé à l’angle de la rue d’Orfeuil et de la rue du Bois-Sabot, ex-nationale 12.  Au bout de quatre heures, la réparation est faite. Mais la voiture retombe en panne rue Parisis. Finalement, la Cadillac est de nouveau en état de rouler et repart vers Paris…  Avant de connaître une nouvelle panne. Alors que la nuit tombe, c’est un phare qui donne des faiblesses. Le temps du changement de la lampe par un quincaillier, les deux associés dînent au restaurant Le Plat d’Étain. Les témoignages disent que Quéméneur était joyeux, Seznec avait la mine plus fatiguée.

L’énigme du train… L’une des clés de l’affaire est de savoir si Pierre Quéméneur a fini par prendre le train à Houdan pour être sûr d’être à l’heure à Paris pour son rendez-vous. Les deux hommes ont été vus pour la dernière fois ensemble devant la gare de Houdan. La voiture aurait de nouveau été victime d’une crevaison puis d’une panne d’essence. Guillaume Seznec aurait été vu le lendemain, le 26 mai, chez un pompiste de La Queue-les-Yvelines, à 15 km de Houdan. « Mais sans Pierre Quéméneur ». On ne le reverra jamais. 

C’est un crime sans cadavre, un simple fait divers qui a pris des proportions insensées. À l’époque, les Bretons s’en étaient emparés, la comparant à l’affaire Dreyfus, sans penser que Seznec pouvait être coupable. 

Dans son itinéraire toujours enveloppé d’un halo de mystère, Guillaume Seznec, lui, est réapparu à Morlaix, quelques jours plus tard, sans doute le lundi 28 mai 1923. « Il a toujours dit que Pierre Quéméneur était parti faire des affaires aux USA ». Et il n’a eu de cesse de clamer son innocence. Sa défense était de dire : « Montrez-moi le cadavre ! » 

Depuis un siècle, plusieurs pistes drouaises ont été échafaudées pour retrouver le corps de Pierre Quéméneur. Trois lieux d’inhumation ont été évoqués. Le cadavre de Pierre Quéméneur reposerait aussi à Garnay, dans le secteur du château. Là aussi, cette piste, vérifiée par les gendarmes, n’a jamais abouti.

En un siècle, ce « roman-feuilleton » a généré un flot continu de publications avec parfois des contre-enquêtes. 

Le 30 juin 1923, Seznec est inculpé d’assassinat et de faux en écriture privée. Le 4 novembre 1924, le tribunal de Quimper le déclare coupable du meurtre de Pierre Quéméneur pour accaparer ses biens, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Le 14 mai 1947, après 24 ans de prison (trois à Saint-Martin de Retz et vingt ans de bagne à Cayenne), il bénéficie d’une remise de peine. Il rentre en métropole et décède le 13 février 1954, après avoir été renversé par une camionnette, à Paris.  

Après le rejet des 14 demandes de révision du procès de 1924, Denis Langlois, ancien avocat de la famille Seznec, envoie un courrier au ministre de la Justice, Didier Migaud le 10 octobre 2024, dans lequel il lui demande de saisir la Cour de révision, en argumentant sur le doute qui subsiste en ce qui concerne le meurtre de Quéméneur. 

L’affaire Seznec n’est toujours pas résolue.

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