La déclaration de guerre le 3 août 1914 ne surprit pas le conseil municipal de Dreux mais l’amena à prendre des mesures conformes aux directives du gouvernement, signées par le ministre de la Guerre Messimy et relayées par le Préfet d’Eure-et-Loir.
L’ordre de mobilisation générale des armées de terre et de mer fut déclaré dès le samedi 1er août, avant même la déclaration officielle de la guerre par l’Empire Allemand. (L’armée allemande entra, sans déclaration, en Belgique, le 3 août.)
Et pourtant ce même jour, le 1er août, Maurice Viollette, député-maire de Dreux et vice-président de la Chambre des députés écrivait dans son journal « l’action Républicaine » un article plein d’espoir, intitulé « une nouvelle victoire sur la guerre ».
Jusqu’au dernier moment les Français refusaient la guerre. Et pourtant la veille, le 31 juillet, Jean Jaurès venait d’être assassiné.
Le journal « L’action républicaine » publia, dès le 2 août, l’ordre de mobilisation générale, accompagné d’un tableau de concordance des jours avec les dates du calendrier.
Les Drouais, en âge d’être mobilisés, pouvaient connaître la date de mobilisation les concernant, sur leur livret militaire (d’un à quinze jours après le départ de l’ordre de mobilisation). Ils pouvaient ainsi se rendre à la caserne de leur régiment d’attache, en principe le 101°RI.
Une affiche fut placardée dans toute la ville de Dreux intitulée : « CITOYENS ». Le maire, en tant que député, annonça qu’il déléguait ses pouvoirs à son adjoint Emile Prod Homme. Des mesures furent annoncées pour soutenir les familles des Drouais partis à la guerre et pour prendre en charge les enfants de veufs partis à la guerre...
Les relations, entre la mairie et les régiments basés à la caserne de Billy, (101°RI, 301°RI et 29°RIT) étaient tout à fait cordiales. La municipalité aidait dans ses possibilités les mouvements des troupes et leur entretien.
Malgré son âge (44 ans) qui lui permettrait de ne pas être mobilisable, Maurice Viollette endossa son uniforme de capitaine au premier bataillon territorial de chasseur alpin. Mais après quatre mois au front près de Villers-Cotterêts, Maurice Viollette fut rappelé par le gouvernement qui ne pouvait se passer davantage du Parlement. Ordre fut donné de mettre en congé les parlementaires aux armées. En conséquence, Maurice Viollette revint à Dreux comme maire et à Paris comme député. En 1917, Maurice Viollette deviendra le ministre du ravitaillement et des affaires maritimes.
Les écoles publiques, ayant été fermées à la déclaration de la guerre, furent réouvertes le jeudi 13 août à 9h du matin. Les cantines scolaires furent aussi réouvertes afin que les mères, en l’absence de leur mari, puissent aller travailler. Les hommes partis à la guerre furent ainsi peu à peu remplacés dans leur travail par les femmes.
Dès le début du conflit, en prévision de l’arrivée de militaires blessés, des « ambulances », terme à l’époque des hôpitaux de campagne, sont installées (en plus de l’hôpital mixte municipal de la rue St-Denis), dans plusieurs endroits dans la ville de Dreux. En particulier les écoles, collèges et pensionnats vont être réquisitionnés et les classes, dispersées dans des bâtiments divers et variés. Le journal « l’Action républicaine » fait, dans chacune de ses parutions, la liste des Drouais morts ou blessés pendant les combats.