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Chronique d'Audrey : voyages en Italie. Chapitre I : Venise

Voici notre destination pour ce premier chapitre : la mythique Venise et sa lagune, ses canaux et son Carnaval. Je vous embarque pour un voyage à travers une des plus fascinantes villes au monde.

Le Palais des Doges comme décor du Carnaval - © Droits réservés
Par Audrey HUBERT PETRONTI - Le 17 janvier 2024

Venise est un endroit à part et celles et ceux qui ont déjà eu l’immense privilège de pouvoir fouler ses ponts et de naviguer sur ses canaux reconnaîtront à mes mots l’enchantement et l’exception qu’est cette ville. Venise n’est pas forcément synonyme de Dolce Vita telle que l’on pourrait se l’imaginer. Venise a son caractère et elle se mérite. Elle se vit autour des quatre saisons comme s’en est inspiré son natif Vivaldi. Au printemps, elle pourra vous montrer tantôt son côté chaleureux en vous laissant observer ses magnifiques palais depuis un vaporetto (bateau bus) sur le Canal Grande et passer sous le pont du Rialto, ses campi (petites places) où se dégustent lascivement Spritz et cicchetti (petites tartines salées), ses canaux qui serpentent à travers la ville que l’on enjambe grâce aux innombrables petits ponts ou que l’on parcourt à bord d’une gondole, tantôt son côté capricieux lorsque la pluie s’invite et inonde carrément la piazza San Marco qui déploie alors ses estrades pour sauver de l‘Aqua Alta (phénomène de grandes marées) ses habitants et ses touristes. Mais qu’importe, cela ne gâche pas le charme, au contraire ! Chaussez surbottes et ponchos de pluie et vivez ce moment unique au monde ! L’été, elle surchauffe et devient plus hostile pour reprendre ses couleurs à l’automne où elle retrouve sa respiration régulière et vous laisse profiter d’un été indien, goûtant aux murs encore chauds et au soleil tiède. C’est le moment de prendre un bateau qui vous emmènera découvrir les petites îles de Murano et Burano où l’on se perd à pied et où l’on se laisse charmer par l’artisanat local. La saison est aussi une invitation à gravir l’un des campaniles pour profiter de la vue à 360° sur la cité lagunaire, au coucher du soleil pour encore plus de romantisme. Car Venise a aussi sa réputation de ville des amoureux ; à chaque coin de calle, une scénographie s’offre à qui veut bien s’y laisser prendre. L’hiver, la plupart des touristes fuient la lagune qui se pare de ses habits de brume. Et pourtant, c’est à ce moment qu’elle dévoile tout son mysticisme. A tout instant on s’attend à voir surgir un personnage en noir et blanc vêtu de la Bauta (nom du célèbre masque blanc) et on jurerait avoir fait un bond dans l’espace-temps pour se retrouver au temps de la Sérénissime, lorsque le Carnaval battait son plein pendant six mois de l’année. Le vent glacial qui vient des Balcans souffle dans les calli (ruelles) désertiques mais quel bonheur de se réfugier dans un des cafés historiques les plus vieux du monde pour déguster un fabuleux cappuccino et un petit bout d’Histoire : le mythique caffè Florian dont le zinc a vu défiler les plus grands artistes et auteurs des siècles derniers. Et puis, passer la fin de la journée au musée de l’Accademia qui vous laissera découvrir les trésors des artistes de l’Ecole de peinture Vénitienne tels que le Titien, Véronèse ou le Tintoret. Bien d’autres petits et grands musées vous attendent si le temps ne vous est pas compté. Laissez-vous bercer par une visite du théâtre de la Fenice qui mérite bien son nom et qui vous dévoilera ses secrets.

Et la période hivernale s’achève sur le non moins mythique Carnaval, un évènement unique au monde qui s’étale sur deux semaines, au cours duquel vous pouvez devenir qui vous voulez, endosser un des masques de la Commedia dell’Arte, de Colombine ou d’Arlequin, et revêtir un vrai costume d’époque. Cette année, il débute le 27 janvier et se termine le 13 février. C’est une tradition séculaire que les locaux ne manquent jamais et les évènements qui y sont liés sont d’un faste inégalable : bals dans les plus beaux palais, défilés, spectacles et le vol de l’ange, depuis le haut du Campanile de San Marco, qui chaque année lance officiellement les festivités. Les origines du Carnaval sont catholiques et très anciennes (profiter des différents plaisirs avant de début du Carême) et celui de Venise est né d’une nécessité d’autoriser à la population, bridée par la politique de la République vénitienne de l’époque qui imposait une morale et un ordre public extrêmement rigides, un moment entièrement dédié au divertissement et aux festivités ; musique et bals animaient alors les rues jusqu’à six mois de l’année. Cette période était donc caractérisée par l’absence de règles et de fractures sociales ; les attitudes subversives et les moqueries aux autorités et à l’aristocratie étaient même tolérées, dans la mesure où elles n’étaient que temporaires et où elles permettaient à la population masquée et costumée, de se défouler, comme les romains et la catharsis des jeux du cirque. Interdit sous Napoléon, le Carnaval a retrouvé ses lettres de noblesses depuis les années 70 et il est désormais un emblème de l’Italie dans le monde.

Masqué ou pas, je vous souhaite de pouvoir un jour vivre quelques heures à Venise, là où le temps s’arrête pour ne laisser place qu’à la beauté et à la contemplation. Buon viaggio !

Le Palais des Doges comme décor du Carnaval - © Droits réservés
Le Palais des Doges comme décor du Carnaval - © Droits réservés
Venise et ses canaux  - © Audrey  HUBERT PETRONTI
Venise et ses canaux - © Audrey HUBERT PETRONTI
Vue sur l''île de San Giorgio Maggiore, son église et son campanile - © Droits réservés
Vue sur l''île de San Giorgio Maggiore, son église et son campanile - © Droits réservés
Le Grand Canal, ses gondoles et le pont du Rialto. - © Droits réservés
Le Grand Canal, ses gondoles et le pont du Rialto. - © Droits réservés
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