Les monuments drouais qui pourraient être classés monument historique ou Architecture contemporaine remarquable sont assez nombreux et souvent oubliés. En dehors de ceux de la chronique précédente, on pourrait ainsi décrire :
Le bâtiment de la gare construit en 1924, remplaçant le premier bâtiment de 1864. Il fut épargné par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale par les Allemands en 1940 et par les Anglo-Américains en 1944. Mais constamment remaniée et récemment modernisée, la gare s’est ouverte vers le plateau sud des Rochelles. Comme beaucoup de gares, celle de Dreux était construite un peu en dehors de la ville, tournant le dos à des faubourgs qui ne seront construits qu’après les années 1936 du Front populaire et des cités contemporaines. Dès sa construction vers 1860, le boulevard Louis Terrier la reliait directement en ligne droite au centre-ville et à l’ancienne mairie Caisse d’Épargne. Ce qui est exceptionnel.
Le théâtre salle des fêtes. Construit par l’architecte Georges Beauniée en 1911 et remplaçant un théâtre vétuste et trop petit, place Rotrou, ce théâtre salle des fêtes fait magnifiquement face à l’ancien Arsenal qui lui, est inscrit au titre des monuments historiques. Les styles 1900 de ces deux bâtiments entourant la place Mésirard avec un effet miroir. N’oublions pas non plus un bâtiment de la même époque, englobé dans la médiathèque conservatoire de musique l’Odyssée : le collège et école des filles à la belle façade.
Les caves Flora Gallica. Redécouvertes un peu par hasard lors d’une prospection pour ouvrir une route pour relier directement le quartier des Bâtes au centre-ville, ces deux caves creusées dans la falaise des Bâtes sont très anciennes, datant du douzième siècle. Elles forment un magnifique écrin à l’écomusée des Vignerons et artisans drouais géré par l’association Flora Gallica. Leur classement permettrait une meilleure renommée de ce musée souvent un peu oublié par les instances municipales.
Les vieilles grilles à l’angle de la Grande Rue Maurice Viollette et de la rue de Flandre. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un bâtiment mais d’éléments à la fois de protection et de décoration publicitaire. Ces trois grilles se trouvent en arrière-boutique d’un magasin de photographie dont la façade est Grande rue. Au milieu, quatre lettres entrelacées B.N.C I. Dans les années trente on trouvait à cet emplacement la succursale drouaise de la banque nationale pour le commerce et l’industrie. Quand je passe devant ces grilles, j’y vois encore derrière les fenêtres fermées, l’ombre de ma maman. En effet, elle y a travaillé deux ou trois ans comme employée. Puis elle est partie de Dreux. La BNCI en perdant le I est devenue la B.N.C. et se déplaça de la Grande Rue à la place Métézeau, (où se trouve maintenant un dentiste). Puis, la B.N.C est devenue B.N.P. (Banque Nationale de Paris) vers 1959 en revenant en Grande Rue. Elle a encore changé de nom en devenant BNP-PARISBAS.
Je suis heureux que, depuis près de quatre-vingt ans, ces grilles, qui n’ont plus d’utilité commerciale, soient ainsi conservées. Pour combien de temps ? Je serai désolé si un jour elles devaient disparaître.
Je souhaite à tous les lecteurs du magazine « MtaVille » de très bonnes et reposantes vacances.
À partir du prochain numéro, le 22 août, nous reprendrons le rythme chronologique des chroniques d’histoire drouaise. Nous entrerons ainsi dans la terrible période de la Première Guerre mondiale à Dreux.