Henri JUMELLE est né à Dreux le 25 novembre 1866. Son père, simple clerc de notaire, lui fit suivre de solides études classiques au collège Rotrou. Le collège, qui se trouvait rue Godeau, fut transféré en 1872 dans de nouveaux locaux rue St-Jean (actuel collège Camus). Henri Jumelle était un élève surdoué et cumulait les places d’honneur dans pratiquement toutes les matières. Il sortit bachelier ès-lettres en 1883. Il avait décidé de préparer une licence de lettres, mais les circonstances lui firent changer de voie et, après un stage de quelques mois dans une pharmacie, il revint aux études et passa un baccalauréat ès-sciences. Ayant obtenu en 1887 à Paris, sa licence de sciences naturelles, il entra dans le laboratoire de la Sorbonne dirigé par le botaniste Gaston Bonnier.
À 22 ans, Henri Jumelle publia ses premiers travaux dans des revues spécialisées et en 1889, sa thèse « Recherches physiologiques sur le développement des plantes annuelles » lui valut le grade de Docteur.
Mais le jeune savant ne souhaitait pas limiter ses activités à la recherche : l’enseignement l’attirait. Après une année passée à la tête du laboratoire de physiologie végétale de la faculté des sciences à Paris, il fut nommé en 1894 maître de conférences à la Faculté des Sciences de Marseille (d’où son nom de Professeur Jumelle). Il y occupa jusqu’à sa mort, en 1935, les chaires de Botanique agricole et de Botanique générale. Contrairement à ses prédécesseurs botanistes drouais, Jumelle étudia les plantes, non pour soigner, mais pour les utiliser dans l’industrie. Marseille étant le grand port ouvert sur les principales colonies d’Afrique et d’Asie, il se spécialisa dans l’étude des plantes coloniales : plantes à caoutchouc, à huile, à gomme, à résine, textiles ou alimentaires. Jumelle écrira de nombreux ouvrages reconnus dans le monde entier.
En 1898, alors que naissait l’industrie automobile, Henri Jumelle publia un important ouvrage sur « Les plantes à caoutchouc et à Gutta-percha (Adhésif et isolant électrique) dans les colonies françaises ».
De 1898 à 1916, il fut directeur assistant puis directeur du musée colonial et du Jardin botanique de Marseille. Il s'intéressa particulièrement à la botanique appliquée. Durant sa carrière, il travailla notamment avec Joseph Perrier de la Bâthie, qui lui envoyait des spécimens de Madagascar.
En tant que taxinomiste (spécialiste de la classification naturelle et de l'art de décrire et d'étudier les végétaux), il décrivit de nombreuses nouvelles espèces natives de Madagascar.
Comme Loiseleur Deslongchamps, le professeur Jumelle a donné son nom à des plantes spécifiques : terminologies que l’on nomme Taxons éponymes comme Jumellea (famille Orchidaceae) et Jumelleanthus (famille Malvaceae).
De 1922 à 1935, il fut membre correspondant de l'Académie des Sciences.
Contrairement à ses collègues, il n’oubliait pas Dreux et y passait chaque année ses vacances. Il contribua à créer l’Association des anciens élèves du collège Rotrou.
Le professeur Jumelle mourut à Marseille le 5 décembre 1935 à la veille de prendre sa retraite.
Il fut enterré à Dreux à l'ancien cimetière où l’on peut encore voir sa sépulture.
