L’architecte et inspecteur des Monuments Historiques Eugène-Édouard Avard a eu de la veine. Deux de ses ouvrages drouais sont classés au titre des Monuments Historiques : les devantures grande rue et l’ancien arsenal des pompiers.
Les anciennes Imprimeries Lefèbvre et Broult Dividis. Situées au 9 Grand-Rue Maurice Viollette, elles furent inscrites par arrêté du 10 avril 1997. Sont protégées les façades sur rue et toitures correspondantes : l’ancienne imprimerie Lefèbvre et l'immeuble la surmontant ont été édifiés et aménagés dans un lot partiellement bâti par l'architecte Avard en 1902, sur le site d'une ancienne maison de compagnons datant du XVIe siècle (dite Cayenne), avec le concours du sculpteur ébéniste J. Cardio et de l'entrepreneur Biziau. De ces aménagements du début du XXe siècle, il ne resterait que la devanture en bois sculpté de l'imprimerie et la façade du petit immeuble surmontant la vitrine sous fronton. L'aménagement du local de l'ancienne librairie Broult-Dividis, qui date de l'installation de la librairie à partir de 1907, est due aux mêmes professionnels.
L'ancien Arsenal des Pompiers. À la fin du XIXe siècle, l’arsenal des pompiers était constitué d’un baraquement en planche place Métézeau le long de la rivière. Lors de la construction du bâtiment de la Caisse d'Épargne en 1893, ce hangar de fortune fut transféré place Saint-Gille qui deviendra la place Mésirard en 1906.
En 1902 un arsenal est construit « en dur » par l’architecte de la ville Eugène-Édouard Avard. Fonctionnel, il comporte une tour prévue pour le séchage des tuyaux. Le bâtiment est terminé et inauguré en octobre 1903.
En 1962, l’arsenal, devenu trop petit et peu pratique est transféré, d’abord rue Saint-Thibault (actuellement à l’arrière du commissariat de police) puis, vers 2000, à son emplacement actuel à Sainte-Gemme-Moronval.
La municipalité décida de transformer le bâtiment de l’ancien arsenal en marché couvert en lui ajoutant deux ailes latérales. À noter que le maître d’œuvre de cette transformation fut Émile Caron, adjoint du maire Georges Rastel, chargé des marchés et bâtiments. Émile Caron était instituteur puis Directeur de l’école Ferdinand Buisson. Je l’ai bien connu puisque je fus l’un de ses élèves de 1952 à 1959. Le marché couvert fonctionna jusqu’à l’ouverture d’un marché plus moderne et rationnel, place de la bonde en 2002. Après 10 ans d’abandon et de lentes dégradations, le vieil arsenal fut enfin restauré. Le 28 septembre 2012 le bâtiment fut officiellement ouvert en AR(T)SENAL, centre Départemental d’Art Contemporain. Les fruits, légumes, poissons et viandes sont maintenant remplacés par des tableaux, sculptures et objets de toutes sortes représentant les tendances actuelles de l’art.
L’ancien Arsenal est inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 31 décembre 1996. Sont classées les façades et toitures d’origine, et la tourelle intérieure pour la suspension des tuyaux. Réalisé en maçonnerie recouverte d'un parement mêlant meulière, ciment et briques multicolores, ce bâtiment est typique du début du XXe siècle. Tout en respectant la tradition, avec une économie de moyens, il est admirable pour la polychromie du décor ou des éléments tels les agrafes à la clé des arcs, les pointes de diamant, etc.
Il est évident que les adjonctions en ciment de 1960 ne sont pas classées au titre des Monuments Historiques.