Les soins palliatifs sur grand écran

Le documentaire Vivants sera projeté au CinéCentre de Dreux, le mardi 12 mars à 10h, à l'initiative des professeurs du lycée des métiers De Couasnon. On ne peut que saluer cette excellente initiative de pouvoir discuter d’un sujet encore trop souvent tabou avec des jeunes futurs professionnels dans le médico-social : l’accompagnement d’un proche sur son dernier chemin. La séance est ouverte à tous (s’inscrire avant le 11/03) avec la présence de 67 élèves de la seconde à la terminale ASSP (Accompagnement, soins et services à la personne) du lycée des métiers. Ils seront accompagnés de leur enseignante Adeline Lacote et de l'infirmier coordinateur Pierre Daubin. « C'est un projet innovant et important en lien avec le référentiel de la formation », explique Adeline Lacote. À l’issue de la projection, les spectateurs, pourront débattre avec le réalisateur et avec les soignants présents. Vivants est un documentaire bouleversant d’humanité. Il a été réalisé par le fils du Docteur Claude Grange* qui a créé l’unité de soins palliatifs à Houdan, en 1999 avec Patrice LORSON (son directeur de l’époque), il en a été le chef de service pendant plus de vingt ans.

La projection de ce documentaire s’inscrit dans une actualité brûlante puisqu’elle correspond à la fermeture provisoire de ce service, ce vendredi 23 février, faute de médecins. C'est inquiétant à l'heure où on veut développer les soins palliatifs, de devoir fermer même temporairement cette USP de renom. C’est aussi le moment où le gouvernement projette l’annonce imminente du plan décennal proposé par le Pr Franck Chauvin sur les soins palliatifs, la prise en charge de la douleur et l’accompagnement de la fin de vie en France. À sa création, l’unité comptait cinq lits puis face à l’activité, 10 lits, des chambres individuelles destinées à accueillir des patients atteints de maladies incurables en fin de vie venant en grande partie d’Eure-et-Loir et des Yvelines.

« Le droit de mourir paisiblement en supprimant la douleur physique et la souffrance morale, en étant écouté et accompagné, redonner au malade sa voix au chapitre et lui permettre d’exprimer ses choix, avec l’implication sans faille d’un personnel soignant compétent à l’écoute du patient et de ses proches » aux dires de nombreux témoignages des familles. Tel était l’ADN de ce service qui comptait à sa création trois médecins à temps partiel, un cadre de santé, quatre infirmières, cinq aides-soignantes, une hôtelière, une psychologue et une assistante sociale. Pour les malades et leurs familles de notre territoire de santé, nous faisons le vœu que ce service d’utilité publique, puisse rouvrir le plus rapidement possible. Une pétition qui a recueillie plus de 4000 signatures a été ouverte.

* Le docteur Grange, Praticien Hospitalier du C.H de Dreux a également créé l’unité douleur de l’hôpital de Dreux et a été responsable de son équipe mobile de soins palliatifs. Il est l’auteur du livre du Dernier souffle chez Gallimard, préfacé par le philosophe Régis Debray.