Pour cette 250ème chronique de Pierlouim, première de cette année de grâce 2024, nous allons visiter ce qui fait le charme de la ville de Dreux : ses bâtiments admirables classés au titre des « Monuments historiques » (et ceci sur les onze prochains numéros de M Ta Ville).
Mais qu’entendons-nous par « Monument historique » ? : Jusqu’à la Révolution française de 1789, la notion de patrimoine n’existait pas. De nombreux monuments anciens comme les châteaux forts étaient délaissés, servant de carrières de pierres. À Dreux, par exemple, le « logis des Princes » à l’intérieur des fortifications, en ruines, inhabitable, fut rasé au milieu du dix-huitième siècle. Les comtes et comtesses de Dreux, lors de leurs visites dans leur comté, devaient loger à la maison dite « du gouverneur » rue Saint-Martin. Les murs de la ville, devenus inutiles et délaissés, tombaient en morceaux dans la Blaise.
La fureur des Sans-culottes ajouta aux dégradations dues au passage du temps, en vendant à tout va, en biens dits « nationaux », les lieux de cultes et les châteaux des ci-devant nobles. Vont ainsi disparaître à Dreux, la collégiale Saint-Étienne, l’église Saint-Jean et, à Crécy, le château de Madame de Pompadour (entre beaucoup d’autres bâtiments). Mais ces destructions sans raison vont quand même interpeller un certain nombre de conventionnels. C’est ainsi que va naître peu à peu la notion de patrimoine à sauvegarder et à conserver.
En 1790, Aubin Louis Millin parla pour la première fois de « monument historique » dans un rapport déposé à l'Assemblée constituante, à l'occasion de la démolition de la Bastille. « Monument historique » devint symbolique de l'avant-Révolution. L'idée de conserver un témoignage de l'Ancien Régime circulait. La Constituante, sous l'impulsion de Talleyrand, adopta en octobre 1790 un décret instituant la commission des monuments dont le rôle était d'étudier « le sort des monuments, des arts et des sciences ».
En 1819, pour la première fois, le budget du ministère de l'Intérieur eut une ligne « monuments historiques ». Le ministre de l'Intérieur François Guizot proposa, dans un rapport présenté au roi Louis-Philippe, de créer le poste d'inspecteur des monuments historiques. Ce poste revint en mai 1834 à Prosper Mérimée dont la mission était de classer les édifices et de répartir les crédits d'entretien et de restauration. Il se chargea également de former les architectes qui interviendront sur les monuments (à commencer par Eugène Viollet-le-Duc).
En 1840, la commission publia sa première liste comptant 1 082 monuments historiques dont à Dreux, le Beffroi et l’église Saint-Pierre. Puis, au cours des années, d’autres bâtiments drouais vont être inscrits sur les listes des « monuments historiques ».
Actuellement onze bâtiments classés « monuments historiques » sont répertoriés à Dreux : - Ancien Hôtel-Dieu - Ancien arsenal des pompiers - Ancien hôtel de ville, dit Le Beffroi - Anciennes imprimeries Lefèbvre et ancienne librairie Broult-Dividis - Bâtiments de l’ancien pensionnat Saint-Pierre - complexe sanatorial des Bas-Buissons. Domaine de la Chapelle Royale Saint-Louis - Église Saint-Pierre - Hôtel de la Caisse d'Épargne. Hôtel de Salvat-Duhalde et la Maison romane.
Nous verrons ces monuments historiques drouais plus en détails dans les prochains numéros du magazine. Je profite de cette première chronique estampillée « 2024 » pour me joindre à toute l’équipe de M Ta Ville afin de vous souhaiter, chers lectrices et lecteurs, une nouvelle année sereine comblant tous vos espoirs les meilleurs.
PIERLOUIM