Comment trouver plus bel écrin pour ces robes dignes d’un tapis rouge un soir de festival à Cannes, que le plus chic des musées de l’agglomération drouaise, le Musée du peigne et parures ? Il n’y a qu’à se laisser bercer par l’immobile et fantasmagorique défilé de robes et de tenues Haute couture qui peuplera la salle d’expositions du musée du 1er avril au 25 juin. Une mise en scène enchanteresse soignée par Dominique et Martine, qui nous fait plonger dans l’univers si feutré et précieux des ateliers parisiens.
Une collection qui, au-delà de l’émerveillement purement esthétique qu’elle suscite, nous montre au plus près le savoir-faire des midinettes, cousettes et autres petites mains qui brodent, cousent et donnent vie à de véritables œuvres d’art. En effet, ces tenues sont le reflet du travail délicat des matières précieuses telles que l’organza, la soie, le tulle, habillés de plumes, de perles et sequins avec comme volonté de la part du styliste Stéphane Maheas de jouer sur l’accumulation de matières et de superpositions comme un peintre le ferait avec son pinceau sur sa toile. À travers les différents modèles exposés, on y voit également un travail autour du corps des femmes, de comment adapter le tissu aux différentes morphologies l’objectif étant de « calquer un esprit sur des corps ».
Chaque tenue est unique avec comme fil tendu vers l’esthétique et l’élégance, une mode « raffinée, chic, viscontienne » comme son créateur se plait à la décrire. Après avoir appris avec les plus grands du monde de la mode, comme Dior, Lacroix, Lagerfeld, ou encore Saint Laurent, Stéphane Maheas décide de fonder sa propre maison de couture en 2000. Il y créera avec ses couturières des robes portées par les femmes de chefs d’États du monde entier, telles que Mme Balladur ou Mme Chirac, mais également des princesses du Golfe ou des comédiennes comme Sharon Stone. Après sa dernière collection en 2007, le créateur souhaite passer à autre chose et décide de léguer son savoir-faire en créant son école de mode internationale, l’ESMOD. À la suite de cette décision, il fait don de toutes ses tenues au musée de la mode d’Albi qui prête aujourd’hui ses œuvres à André Martinand-Lurin, directeur du musée d’Ézy. Une invitation au rêve, on croit y apercevoir Peau d’Âne dans sa robe du Soleil, une princesse s’échappant d’un bal aux douze coups de minuit ou encore l’emblématique silhouette d’Audrey Hepburn qui disait si bien que « l’élégance est la seule beauté qui ne se fane jamais ».
Musée du Peigne et Parures
Bld Gambetta - EZY-SUR-EURE
Exposition du 1er avril au 25 juin (week-ends et jours fériés ou sur rendez- vous)
02 37 64 64 69