Il régnait une sacrée effervescence en ce jeudi 13 mars vers 19h à l’Espace Clairet, de Luray. C’était le grand jour pour les élèves de la classe de CM2 de Stéphanie Follet. Ils étaient sur le point de dévoiler leur clip à leurs familles réunies pour l’occasion dans la salle polyvalente en présence de Marc Avenard, maire du village, et Sophie Victor, directrice du groupe scolaire Jules-Ferry. L’aventure a commencé l’an dernier avec les élèves de CM1. « Chaque année, on travaille sur le thème du harcèlement. J’avais trouvé une chanson des Enfantastiques intitulée Liberté égalité fraternité qui parlait de la laïcité et le vivre ensemble. Elle m’a semblé idéale pour le cours de chant. Les enfants ont aimé chanter les deux couplets. Je leur ai proposé d’en écrire un nouveau en parlant de nos différences », explique Stéphanie Follet.
« Un jour, le musicien compositeur, qui était alors notre professeur de chant, monsieur Eschcol Aké, poussa la porte de notre classe. Il écouta attentivement notre chanson et nous a dit : « vous avez un grand talent ! Pourquoi ne pas composer une chanson entière ensemble ? », racontait une des écolières. « Les enfants ont d’abord travaillé la partie musicale en fonction de leurs préférences. On leur a expliqué comment cela se passait, puis nous avons fini l’écriture de la chanson en classe », poursuivait l’institutrice. La chanson fut présentée aux parents, à l’occasion du spectacle de fin d’année.
« À la rentrée suivante, j’ai eu l’idée de nous inscrire au concours du Prix Non au harcèlement. Je savais que j’aurais les mêmes élèves, seulement il nous fallait une vidéo et là, j’arrivais à mes limites. J’en ai parlé aux parents, et madame Tsouli, une maman, présidente de l’association des parents d’élèves, nous a trouvé le studio 14’s de Dreux. Situé dans le quartier des Rochelles, au sein de la Maison de quartier, le studio 14’s est réservé aux jeunes artistes désirant exprimer leurs talents de chanteurs ou de musiciens. La structure municipale dispose d’un studio d’enregistrement et de répétitions équipé. C’est Brahim qui nous a beaucoup aidés, avec Sophian, le vidéaste. Ils ont eu un très bon contact avec les enfants. Les écoliers sont allés au studio, puis finalement le tournage s’est fait à l’école. Le clip a reçu les applaudissement nourris de la part des parents même s’il n’a pas été sélectionné pour le prix Non au harcèlement. « Nous avons vécu une belle aventure commune », confie Brahim.
