La Biovalerie, système de valorisation biologique de biodéchets a été créée par la société BioEasy. Elle, est située sur la zone industrielle de Brezolles. Des installations flambant neuves, sorties de l’expérience de Pierre Tauzinat, directeur technique et inventeur du système, et de Christine Grimault, son associée. « Pour récolter nous avons créé une société coopérative d’intérêt collectif, Bioval qui collecte les biodéchets à prix coûtant. Les producteurs payent seulement un tarif en fonction du volume collecté intégrant les frais de fonctionnement de la coopérative (camions, carburants et chauffeurs). Aujourd’hui, nous disposons d’un camion et d’un chauffeur mais dès que nous allons récupérer 20 tonnes de déchets par semaine, nous investirons dans un deuxième camion et un deuxième chauffeur », explique Christine Grimault.
Actuellement, BioEasy récolte plus de 5 tonnes de déchets, par semaine, issues de différents producteurs (supermarchés, cantines des écoles, maisons de retraite et autres). Le microméthaniseur peut traiter jusqu’à 45 tonnes par semaine. « Nous atteindrons cette phase en plusieurs étapes ». La méthanisation souscrit à un principe de digestion anaérobie : la dégradation des biodéchets par des bactéries. Le système est en démarrage. Nous souhaitons que le plus grand nombre des producteurs nous apportent leurs biodéchets pour contribuer à cette initiative territoriale qui limite l'émission de gaz à effet de serre et protège la biodiversité des sols. Ensuite, nous mettrons en place la distribution des produits que nous valorisons. Le biométhane sera injecté dans le réseau de Brezolles, et acheté par GRDF, dès novembre 2024. « Nous injecterons 20 mètres cubes par heure de biogaz dans le réseau GRDF », précise Pierre Tauzinat. Les autres produits sont : Phorterra (terre fertile en grec, un terreau enrichi en carbonate de calcium, Abondance (un composte, riche en NPK, destiné au maraîchage) et Alpybio (un biostimulant végétal produit par épuration du digestat liquide par des micro-algues).
Avant de voir le jour à Brezolles, le projet a été testé sous d’autres cieux. L’aventure a débuté en 2016 à Abu Dabi, aux Emirats-Arabes-Unis, à l’occasion du salon international de l’eau. « Nous avons présenté notre projet et avons été retenus par un client propriétaire d’un haras de chevaux de courses. Il a souhaité que nous installions chez lui un système pilote car nous n’utilisons aucun produit chimique. Ce pilote gère les biodéchets de 1500 personnes employées sur le site et fonctionne en parfaite autonomie », explique Pierre Tauzinat. « À partir, de cette installation pilote, nous avons conçu la première unité à échelle semi-industrielle, celle de Brezolles. Nous sommes actuellement sur un projet de 45 tonnes semaine mais nous visons les 90 à 120 tonnes semaine pour les autres biovaleries comme celle en projet sur Rochefort. Notre idée est d’essayer de rester dans la région Centre-Val de Loire. Pour des raisons de synergies industrielles, commerciales et managériales. Nous projetons d’en ouvrir trois dans les cinq ans à venir. Il nous a fallu trois ans pour créer et dessiner les machines. Nous avons désormais tous les plans et ne reste plus qu’à trouver des financements », confie Christine Grimault.
Le microméthaniseur de Brezolles a permis la création de dix emplois. Il a coûté 2,5 millions d’euros. Il a été largement subventionné par BPIFrance, la Région Centre-Val de Loire et le groupement bancaire : Crédit Agricole, Crédit Coopératif, la Caisse d’Épargne et France Active, sans oublier les actionnaires de la société.
Biovalerie
20, route de Nonancourt - Brezolles - www.bioeasy.fr - Visites sur RDV