Alors qu’il avait trois rendez-vous, ce lundi matin 7 juillet, avec des personnes à Dreux, Olivier Marleix ne les a pas honorés. Vers 14h50, les gendarmes qui se sont présentés chez lui l’ont découvert pendu, à l’étage de sa maison. Frédéric Chevallier, procureur de la République de Chartres, a immédiatement ouvert une enquête en recherche des causes de la mort du député d’Eure-et-Loir. La triste nouvelle a envahi le département et les médias nationaux comme une trainée de poudre. La stupéfaction se mélangeant à la tristesse et à l’incompréhension.
Et pour cause, Olivier Marleix était présent, samedi matin, souriant et parlant aux habitants et aux personnalités présentes, lors de l’inauguration de la fin des travaux d’agrandissement de la mairie de Bû. Il a félicité Pierre Sanier, maire de la commune, pour son intelligence dans la gestion des deniers publics et sa capacité à réunir les subventions pour faire avancer les chantiers communaux. L’Assemblée nationale a observé une minute de silence en sa mémoire et les élus de droite, d’extrême droite, de la gauche et d’extrême gauche ont exprimé leur tristesse face au décès d’un homme politique rigoureux, honnête, défendant la souveraineté nationale et respectueux de toutes les tendances politiques de l’hémicycle.
Né en 1971 et fils d’Alain Marleix, homme politique gaulliste du Cantal, Olivier Marleix a rejoint l’Eure-et-Loir en 1998, en tant que directeur de cabinet du président du Conseil général, Martial Taugourdeau, puis directeur général des services du département, sous la présidence d’Albéric de Montgolfier. En 2008 et jusqu’en 2017, il est maire de la cité de Diane et conseiller général, de 2008 à 2014. En 2012 et jusqu’à ce lundi, Olivier Marleix était député d’Eure-et-Loir. Il a été président du groupe LR à l’Assemblée nationale, entre 2022 et 2024. Olivier Marleix était par ailleurs très proche de l’ancien Premier ministre, Michel Barnier, qu'il a reçu à Vernouillet, en janvier 2025, après sa démission du gouvernement. L'ex-Premier ministre avait réservé son premier déplacement pour son ami Olivier Marleix. Le député d'Eure-et-Loir a également milité pour la candidature de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, contre Laurent Wauquier, qui l'a remplacé à la présidence des LR à l'Assemblée nationale.
Outre ces divers postes dans les cabinets ministériels et au service de Nicolas Sarkozy, à l’Elysée, Olivier Marleix s’est illustré en menant un long combat contre la vente d’Alstom à l'Américain General Electric. En janvier 2020, il a reçu le prix éthique pour ce travail, décerné par l'association Anticor, en tant que président de la commission d'enquête parlementaire sur cette vente. Sur Dreux, il s’est battu avec vigueur pour obtenir du gouvernement le financement des travaux de reconstruction de l’hôpital Victor-Jousselin.
Aux côtés des hommages nationaux, Christophe Le Dorven, président du Conseil départemental, a exprimé sa douleur sur Facebook : « J’ai appris avec une infinie tristesse le décès de mon ami, Olivier Marleix, député d’Eure-et-Loir. Nous nous connaissions depuis plus de 25 ans : il était une figure incontournable de la droite républicaine, un parlementaire respecté, connu pour sa rigueur, sa liberté de ton, et son attachement indéfectible à l’Eure-et-Loir. Homme de conviction, passionné par les institutions, bienveillant, profondément humain, il portait haut la voix de son territoire, avec constance, exigence et loyauté ».
De son côté, Laure de la Raudière, conseillère départementale et présidente de l'Arcep, s'est dite sous le choc : « Grande tristesse. Je suis sous le choc du décès d’Olivier Marleix député d’Eure-et-Loir, ancien collègue pendant deux mandats. C’était un député très engagé au niveau national, avec de fortes convictions, travailleur, portant haut et fort les enjeux de souveraineté - avant beaucoup d’autres. Il était brillant. Un député de terrain aussi, très présent à toutes les manifestations, connu et respecté de tous… »
Christelle Minard, maire de Tremblay-les-Villages, vice-présidente du Conseil départemental, vice-présidente de l'Agglo du Pays de Dreux et suppléante d'Olivier Marleix : « je suis effondrée. C'était un pilier, un mentor pour moi. Nous formions une belle équipe, il avait su créer autour de lui un lien politique intense et sincère. C'est une immense perte pour le territoire ».
