La ville de Dreux, pendant les quatre années terribles de la Première Guerre mondiale, n’était pas au centre des combats, ni occupée par les Allemands, comme les départements du Nord de la France. Mais, située à moins de 400 km du front, elle se trouvait en première ligne de l’arrière. C’est-à-dire qu’elle servait de repli, de repos, de soins et d’approvisionnement des armées luttant au front, dans la Somme, à Verdun, au chemin des Dames, partout où l’armée française résistait à la poussée des armées allemandes.
Les casernements. La caserne de Billy conservait le dépôt des régiments 101°RI, 301°RI et 29°RIT, dont les troupes revenaient pour des permissions ou pour les soldats nouvellement mobilisés à l’entraînement avant de partir au front. La caserne reçut aussi des régiments qui ne pouvaient plus retourner dans leur casernement car leur ville de garnison se trouvait derrière la ligne de front et occupée par les Allemands. C’est le cas du 67°RI de Soissons hébergé momentanément à Dreux.
Le soutien moral. Les Français, donc les Drouais(es), sont invités à correspondre avec les soldats au front en particulier avec des cartes postales. Les jeunes filles peuvent devenir ainsi marraines de soldat. Elles pouvaient également envoyer des colis dans les tranchées : nourriture, lecture ou vêtements chauds. À l’école St-Martin, les petites filles apprennent à tricoter des chaussettes, cache-cols et pulls pour les poilus. Les prisonniers français en Allemagne ne sont pas oubliés, du courrier et des colis leur sont transmis par la Croix Rouge.
Les hôpitaux militaires. Dreux possède depuis 1913 un hôpital moderne susceptible de soigner dans les meilleures conditions possibles les grands blessés de guerre. Mais, en raison de l’afflux des blessés, plusieurs bâtiments drouais vont être réquisitionnés. En particulier les collèges.
Les emprunts. La Première Guerre mondiale a été l'occasion de la création de nouveaux impôts pour subvenir aux dépenses exceptionnelles. Ce fut notamment le cas de la contribution exceptionnelle sur les bénéfices de guerre, votée en 1916, qui permit d'imposer les entreprises ayant fait des bénéfices supplémentaires liés à la guerre. Une taxe exceptionnelle de guerre ainsi que l'augmentation des impôts indirects et des droits de timbre et d'enregistrement furent votées. Mais aussi et surtout, la Première Guerre mondiale a été l'occasion de la création d’emprunts.
Le ravitaillement. Des aliments, viandes, légumes et fruits venant des fermes de la région drouaise sont envoyés dans les cantines militaires. Des réquisitions sont effectuées notamment dans les campagnes en particulier pour les animaux de trait.
Fourniture de bois en forêt de Dreux. En 1916, plusieurs compagnies de bûcherons professionnels Canadiens, au total près de 600 hommes, investirent la forêt domaniale de Dreux. Les canadiens étaient là pour défricher de façon industrielle la forêt, pour fournir en bois les tranchées, mais aussi du bois de chauffe en particulier aux Parisiens en raison du manque de charbon dû à la guerre. Les Canadiens étaient aussi aidés par des prisonniers allemands. Avant de s’attaquer à la forêt domaniale, les canadiens avaient complètement tondu le bois de la Muette. Ce qui fait que quelques années plus tard, il fût facile de construire les grands bâtiments du complexe clinique et sanatorium, le sol étant déjà bien dégagé. La forêt se remit très lentement de ce défrichage sauvage. À peine reconstituée, la forêt fut à nouveaux ravagée mais cette fois par un élément naturel, la tempête de Noël 1999.