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Dreux (28100)

Le Monument aux morts de Dreux

Il y a 22 824 monuments aux morts en France. Ils portent la mémoire de la Première Guerre mondiale et rendent hommage aux combattants « morts pour la France ». 

Inauguration du monument aux morts - © Droits réservés
Par Manon BROUSSEAU - Le 03 mars 2025

Il y a 22 824 monuments aux morts en France. Ils portent la mémoire de la Première Guerre mondiale et rendent hommage aux combattants « morts pour la France ». 

Avec un petit coup de pouce financier de l’État, les communes les ont bâtis rapidement après la guerre. 94 % des monuments aux morts ont été érigés dans les années 1920. Des décennies après leur construction, ces monuments aux morts font partie du patrimoine français. Depuis les années 1990, ils fascinent les chercheurs. Les emplacements, les symboles, tout a été étudié. Ils ont même fait l’objet d’expositions.

Plaque des morts de la guerre 14-18. Le 17 juillet 1919, le Conseil Municipal propose une plaque commémorative en l’honneur des enfants de Dreux morts pour la France. Cette plaque de marbre blanc sera placée sur la façade de la chapelle de l’ancien Hôtel Dieu, Grande Rue, et son inauguration prévue en novembre 1919, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Dreux, pendant la guerre Franco-Prussienne (17 novembre 1870). Cette plaque fut vers 1960 déposée et entreposée dans un local technique de la ville. Elle se trouve actuellement au cimetière derrière le carré des soldats morts à l’hôpital de Dreux. Cette stèle des morts est remplacée par une énorme et disgracieuse plaque annonçant une salle d’exposition et la chapelle de l’ancien hôtel Dieu.

Monument aux morts de Dreux. En 1920, un autre projet prit forme : Le Souvenir Français lança une souscription pour ériger un monument à la mémoire des enfants du canton de Dreux morts pour la France. En mai 1920, un projet est présenté par le sculpteur Charles Walhain (qui a conçu le gisant de la duchesse d’Alençon visible à la chapelle royale). Cette esquisse représente la ville de Dreux debout soutenant un Poilu blessé, en tenue de campagne et qui parait chercher, auprès de la ville, mère symbolique, réconfort et affection. Les traits de ce soldat sont ceux du capitaine René Belloin, « mort pour la France » le 16 décembre 1916. Son père Edouard Belloin est le responsable, en 1920, du comité d’érection du monument qui décida que le visage de la statue soit celui du capitaine Belloin. Il y eut des frictions entre le maire Maurice Viollette, qui n’aimait pas le symbolisme du monument et pensait que la plaque posée sur la façade de la chapelle de l’ancien hôtel Dieu suffisait, et M. Belloin, partisan d’un monument aux morts conséquent.

Finalement, le monument aux morts du canton de Dreux fut inauguré le 22 juillet 1921.

Lors de l’inauguration du monument, le maire Maurice Viollette termina son discours par l’expression « la dernière des guerres ». Cet espoir qu’il n’y aurait plus jamais de guerres était très présent à cette époque dans l’esprit des Français. Ce devait être « La der des der », sans beaucoup de conviction cependant.

De chaque côté du monument sont inscrits, par année et par grade, les noms des 641 « morts pour la France » du canton de Dreux, dont 367 pour la commune de Dreux. Soit 3,54% de morts par rapport à la population totale du canton de 18 093 habitants, ce qui est proche de la moyenne nationale. Cette notion de « Morts pour la France » a été définie par une loi du 22 février 1922. Seuls les militaires morts entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919 peuvent y prétendre. C’est oublier les très nombreux blessés qui mourront à terme de leurs blessures.

Dès 1918 et l’armistice, de nombreuses associations de soutien et de souvenirs vont se créer en France et à Dreux. Fédérations des anciens combattants, des sous-officiers, des mutilés de guerre, des orphelins, etc.

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