Il faut sauver le zoo refuge de la Tanière

Alors que tout était prêt pour une ouverture en mars 2020, la pandémie de Covid-19 empêchait les portes du refuge de La Tanière situé à Nogent-le-Phaye près de Chartres de s’ouvrir. « Nous sommes restés fermés 16 mois, mais il fallait bien continuer de nourrir et soigner les animaux et pour cela, nous avons maintenu tous nos salariés » nous raconte Patrick Violas, fondateur et directeur du refuge qu’il a créé avec sa femme Francine. Par amour des animaux, ce couple, qui a réussi dans une première vie, décide de tout investir dans la création d’un sanctuaire, un lieu où pourraient se réfugier, guérir et vieillir dans la paix et la sérénité des animaux domestiques et sauvages retraités des laboratoires, des cirques mais aussi issus de sauvetages (trafics, détentions illégales, maltraitances).

« On a donné tout ce qu’on avait, mais comme nous ne rentrions pas dans les cases administratives, nous n’avons bénéficié d’aucune aide financière lors de la période du Covid ». Il a alors fallu réinjecter beaucoup d’argent personnel, les aides ponctuelles de la Région et de l’État n’ont malheureusement pas été suffisantes pour faire tourner le refuge jusqu’à son ouverture en juin 2021. Les débuts sont pourtant prometteurs avec 2300 entrées par jour mais ce chiffre chute à 300 un mois plus tard suite à la mise en place du pass sanitaire. Les frais continuent de s’accumuler et c’est un trou de 7 millions d’euros qu’il faut désormais couvrir. Patrick et Francine tentent le tout pour le tout afin de sauver le refuge d’une fermeture définitive et leurs animaux d’un futur compromis. Ils lancent un appel à la générosité des français et à leur amour pour les belles causes. « Les miracles existent » nous confie Patrick. En effet, depuis quelques jours, ce sont des milliers de petits dons qui affluent, « certains donnent deux, trois euros, le peuple est derrière nous, et les gens savent pourquoi ils le font ».

L’espoir est là mais il reste encore du chemin à parcourir. Les installations et soins quotidiens apportés aux animaux - parfois dans un état de santé inquiétant - coûtent chers. Ici, il ne s’agit pas de présenter le plus beau spécimen d’une espèce mais de leur offrir une seconde vie. Le refuge propose des activités pour les enfants pendant les vacances scolaires, et depuis peu le dispositif « soigneur d’un jour » : passer une demi-journée dans les coulisses du refuge pour voir de plus près les éléphants, les fauves, les perroquets ou les herbivores du refuge.