Bâtiments privés : Hôtel de Salvat-Duhalde et Maison Romane.
Sur les neuf bâtiments drouais inscrits au titre de monuments historiques, seulement trois d’entre eux n’appartiennent pas à une collectivité (ville, État ou fondation) mais à des propriétaires privés.
Hôtel de Salvat-Duhalde. La maison située 49 rue Parisis, la rue principale de la ville de Dreux au 18e siècle, sur la route conduisant de Paris en Bretagne, fut bâtie en 1757 pour Salvat Duhalde, Salvat étant son prénom (sauveur en latin).
Depuis 1746, date d’achat du château de Crécy, Salvat Duhalde faisait office de concierge du château de Crécy appartenant à la marquise de Pompadour. Il était en fait le régisseur intendant du château et de ses dépendances, l’homme de confiance de la favorite du roi Louis XV. À partir de 1755, le roi Louis XV ne venant plus à Crécy et les finances allouées étant considérablement réduites, Madame de Pompadour fut contrainte de vendre son « cher Crécy » pour acheter le château de Menard, en Touraine.
Salvat Duhalde se reconvertit aussitôt à Versailles en fourrier des écuries de Madame la dauphine, femme du fils de Louis XV et mère des futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Il acheta à Dreux un terrain sur la nouvelle rue Parisis pour y faire construire un superbe hôtel.
Cet hôtel reste le seul témoin des beaux hôtels du 18e siècle à Dreux. Il se compose d'un bâtiment à un corps principal donnant sur rue, semi-double en profondeur et de deux ailes étroites, bordant une cour intérieure. L'harmonie des façades de l'immeuble naît de la simplicité de la composition, de la régularité de la distribution des baies et du décor. Ce bâtiment entièrement rénové et transformé en appartements est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 11 septembre 2001. Sont inscrits le corps de logis sur rue, les ailes sur cour, les façades, les toitures, la cour avec le puits, le muret portant une grille et séparant la cour du jardin :
Il n’a pas, contrairement aux autres bâtiments, d’indication de cette inscription aux monuments historiques sur la façade de ce bel édifice.
Maison Romane : Le plus ancien des bâtiments drouais fut découvert par hasard en 2007 et devint le plus récent inscrit au titre des monuments historiques, dès le 30 août 2007. Le ravalement de cette maison a permis de mettre au jour des éléments d'époque romane pouvant être reliés à l'art anglo-normand du 12e siècle. Au premier étage, quatre arcades encadrent chacune une des baies existantes. Les arcs reposent sur des colonnettes à chapiteaux feuillagés. Cette façade en pierre est prolongée par la façade à pans de bois d'une maison plus récente du XVe siècle, les deux édifices étant aujourd'hui unifiés. La maison dans sa partie dite « romane » peut être rattachée aux réalisations contemporaines des années 1140-1150. Cette maison présente les caractéristiques d’une tour templière, avec probablement un ou deux étages supplémentaires disparus. Pour l’instant, la destination de cette belle maison « romane » (il y en aurait moins d’une dizaine en France) reste incertaine : maison de ville du comte de Dreux ? maison des chanoines de la collégiale St Etienne ? ou de riches marchands ?
Le troisième monument historique drouais privé est constitué par les vitrines 1900 des anciennes imprimeries Lefèbvre et librairie Broult-Dividis situées Grande Rue Maurice Viollette. Je n’en parle pas ici, ayant déjà traité ce sujet dans le M ta ville n°215 du 6 juin 2022 (à retrouver sur le site www.mtaville.fr). Je ne veux pas que l’on dise que je radote…
