Le député de Dreux, Olivier Marleix, et Christelle Minard, sa suppléante, ont accueilli celui qui fut pendant trois mois le premier ministre de la France. C’est en présence d’Hervé Jonathan, préfet d’Eure-et-Loir, Christophe Le Dorven, président du Conseil départemental, et devant un parterre d’élus de l’Agglo du Pays de Dreux qu’Olivier Marleix s’est exprimé. « En 2024, la France va payer plus de 57 milliards d'euros d'intérêts d'emprunts. À la fin du quinquennat, en 2027, les Français paieront 80 milliards d'euros d'intérêts d'emprunts. Ce sont les projections de la Banque de France et du gouvernement. Tant d’argent qui s'en va en fumée. La dette n’est plus un sujet abstrait. C'est un sujet qui mobilise l'argent des Français. Aujourd'hui, par cette situation financière du pays, les charges de nos entreprises sont si élevées et les salaires sont trop faibles. Deux chiffres à retenir : 377 milliards de recettes grosso modo et 500 milliards d'euros de dépenses. Quel ménage pourrait vivre avec un tel ratio, une telle différence entre ce qu'il gagne et ce qu'il dépense », a martelé le député.
Et il invoque la force de l’Histoire : « En 1958, la France était au bord de la banqueroute. On avait fait un prêt auprès du FMI et on en a fait un autre auprès des Américains. Malgré tout, ça ne suffisait pas. Autour de cette crise budgétaire, il y avait la réalité de la guerre d'Algérie et le régime des partis de la 4e République. Heureusement, il y a eu le général De Gaulle qui a eu l'autorité pour prendre des mesures énergiques d'urgence pour augmenter les recettes en réduisant les dépenses. Le général De Gaulle est passé au nouveau franc et a, entre autres, supprimé la retraite des anciens combattants. Imaginez le courage qu'il fallait pour imposer au pays des mesures d'un tel choc et le redressement a été spectaculaire. Il ne fallait pas se laisser aller à la démagogie », poursuivait Olivier Marleix.
En revenant sur la bagarre actuelle autour de la retraite à 64 ans, Olivier Marleix souligne : « 75 milliards d'euros d'argent public qui manquent pour équilibrer les régimes de retraite. Je ne crois pas dans ces circonstances qu'il soit raisonnable de faire croire aux Français qu'on puisse revenir à la retraite à 60 ans. Le pays doit retrouver la prospérité par le travail. Nous devons produire plus pour avoir plus à distribuer. Cela suppose aussi d'avoir un capitalisme plus moral. Je pense que les Français sont plus conscients de la nécessité de ces efforts ». De son côté, Michel Barnier s’est dit : « ravi d’être là. Cela me rappelle des souvenirs car avant d’être quelques mois à Matignon, j’ai fait un long parcours politique. Dès l’âge de 22 ans, j’ai été élu conseiller général dans un canton de Savoie, puis président du département, pendant 17 ans. En tant que ministre, j’ai eu l’honneur de vivre des cohabitations avec François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Je n’ai rien oublié de ce que j’ai appris », se souvenait-il. Michel Barnier a repris à son compte la phrase du pape Benoit XVI « Chaque homme est nécessaire. J’ai essayé de faire progresser le pays. Nous avions bâti un budget sérieux qui réduisait le déficit d’un point et nous permettait d’envisager de baisser la dette. On ne nous en a pas laissé le temps ». Concernant l’Europe, Michel Barnier insiste sur l’importance de son poids par rapport à la Chine et les États-Unis avant de confier sa fierté d’être l’ami d’Olivier Marleix.