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Dreux (28100)

Maurice Viollette - Deuxième Guerre et dernières années

- SECONDE GUERRE MONDIALE. Le 3 septembre 1939, deux jours après l'invasion allemande de la Pologne, la France déclarait la guerre à l'Allemagne nazie conformément à son traité défensif avec la Pologne. Face à l’avancée en France de l’armée allemande, la ville de …

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Par Manon BROUSSEAU - Le 12 mai 2025

- SECONDE GUERRE MONDIALE. Le 3 septembre 1939, deux jours après l'invasion allemande de la Pologne, la France déclarait la guerre à l'Allemagne nazie conformément à son traité défensif avec la Pologne. Face à l’avancée en France de l’armée allemande, la ville de Dreux fut bombardée le 10 juin 1940. Le 14 juin, le préfet d’Eure-et-Loir, Jean Moulin, rendit visite à Maurice Viollette et constata, avec lui, les rues semées de ruines. 

Le préfet du département et le maire de Dreux partageaient les mêmes sentiments à l’égard du gouvernement de Vichy. Viollette n’était plus parlementaire, battu lors du renouvellement du Sénat en 1938, l’un de ses rares échecs. Cette mésaventure le priva de siéger à Vichy où, le 10 juillet 1940, les parlementaires présents accordèrent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. « Bien entendu, si j’avais été à Vichy, j’aurais refusé de voter Pétain et l’aurais combattu de toutes mes forces », dira-t-il quelques temps plus tard. Par contre, le député de Dreux, Raymond Bérenger le fit. Son inéligibilité, liée à ce vote, sera maintenue en 1945.

- Le 14 juin 1940, Jean Moulin écrivit dans son journal : « Je regarde Viollette, assis à mes côtés. C’est sa ville qui, demain, dans quelques heures peut-être, va être livrée à l’ennemi ; c’est cette ville, qu’avec parfois une poigne un peu rude, il a dirigé pendant trente ans. Il n’est pas de quartier, pas de rue, pas un coin de terre qui ne lui doivent quelque chose. Ses adversaires disaient de lui « qu’il avait la maladie de la pierre ». Et c’est vrai. Il a bâti, bâti sans arrêt, des hôpitaux, des maternités, des écoles, des sanas, des cités ouvrières… Maintenant que nous roulons dans des rues semées de ruines, face à cette œuvre de destruction systématique, je pense qu’il est beau d’être accablé du nom de bâtisseur ».

L’intégrité et l’engagement républicain de Maurice Viollette lui vaudront d’être révoqué de ses fonctions de maire de Dreux par le gouvernement de Vichy, dès le 11 décembre 1940. Maurice Viollette fut arrêté à son domicile et conduit en résidence surveillée à Redon, en Ille-et-Vilaine, puis à Paris. À Dreux, il sera remplacé par André Trubert, nommé maire par arrêté préfectoral en mai 1941. Trubert démissionna en mai 1942 et décédera en 1943. Georges Moreau, nommé maire par arrêté du Ministre de l’Intérieur le 30 juin 1942, démissionnera le 17 août 1944 après la libération de Dreux.

- QUATRIÈME RÉPUBLIQUE - Maurice Viollette reprit, à 75 ans, une activité politique en étant réélu maire de Dreux, conseiller général et président du conseil général, puis député en 1946. Mais la vie politique ayant changé, son influence fut amoindrie. En 1950, la mairie de Dreux fut transférée de la place Métézeau (Caisse d’Épargne) à la rue de Châteaudun (Maison de madame Coche de la Ferté). Cette période fut marquée par l’installation du musée municipal dans l’ancienne chapelle du pensionnat St-Pierre et le 300e anniversaire de la mort de Rotrou.

Maurice Viollette meurt à son domicile de Dreux d'une crise cardiaque, le 9 septembre 1960, à l'âge de 90 ans. Sa dépouille mortelle est exposée au beffroi de Dreux, dont la façade est en partie recouverte d'un drap noir. Ses obsèques eurent lieu le 14 septembre, trois chars couverts de fleurs précèdent le corbillard. Au cimetière, sept discours furent prononcés. Sa veuve, Thérèse Mathon, meurt dans sa maison de la rue Loiseleur-Deslongchamps le 19 novembre 1969, à l'âge de 84 ans.

Pour François MITTERRAND : « MAURICE VIOLLETTE ; UN HOMME PLUS GRAND QUE SON DESTIN ».

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