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Dreux (28100)

Dans l'immédiat, après la Première Guerre mondiale

En France et à Dreux 

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Par Manon BROUSSEAU - Le 07 janvier 2025

En France et à Dreux 

Entre l’armistice du 11 novembre 1918, cessation des combats, et le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 (fin officielle du conflit), s’est instaurée une longue période de retour à la paix, de retour à la vie civile pour les militaires après pas loin de cinq années terribles dans les tranchées.

La démobilisation s’effectue lentement, classe par classe, en commençant par la classe 1890 (des soldats de 48 ans à la fin de la guerre, en principe des territoriaux). Les régiments de territoriaux seront immédiatement dissous comme le 49e Régiment Territorial d’Infanterie basé à Dreux. Cette démobilisation de l’armée française en guerre se fera aussi au rythme des renouvellements de l’armistice (tous les trois mois). Certains députés auraient préféré que cette démobilisation privilégie en premier lieu certaines professions comme les agriculteurs (encore nombreux dans le canton de Dreux) mais le gouvernement tint bon en tenant uniquement compte de l’âge des libérables. Beaucoup de problèmes se posent à la démobilisation : distribution de vêtements civils, prise en charge des moyens de transport, du front ou du régiment de dépôt au domicile, prise en charge du retour des prisonniers de guerre et aussi des blessés encore en soins dans les « Ambulances » (hôpitaux) comme ceux soignés dans les différents hôpitaux provisoires de Dreux. Ces retours progressifs des soldats ayant participé aux combats ne seront définitifs qu’après la signature du Traité de Versailles.

Le Traité de Versailles. Le 28 juin 1919. C’est dans le cadre solennel de la Galerie des Glaces du château de Versailles que les Alliés font signer à l’Allemagne vaincue le traité de paix qui met fin à la « grande guerre » La dénomination de cette guerre en « Première Guerre mondiale » ne sera bien sûr utilisée qu’après la seconde des guerres mondiales. Le lieu de ce traité n’a pas été choisi au hasard. Pour la France, c’est une façon de lever l'affront fait par l'Allemagne, quelque 48 ans plus tôt. En 1871, le IIe Reich y avait été proclamé, suite à la défaite de Napoléon III lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Pour bien marquer leur victoire, les Alliés n'invitent pas la délégation allemande aux pourparlers de paix qui débutent le 18 janvier à Paris et Versailles. Les Allemands ne seront invités que quelque mois plus tard, pour la seule signature d'un traité qu'ils ressentiront comme une humiliation.  

Le retour à la vie civile ne se fait pas sans douleur car beaucoup de choses ont changé. Les soldats démobilisés ne retrouvent pas toujours leur emploi d’avant-guerre ni, quelques fois, leur épouses ou des enfants qui ne les reconnaissent pas. Certains politiques avaient assuré « il ne faut pas démobiliser trop vite pour ne pas jeter trop d’ouvriers sans travail sur le pavé ». Beaucoup d’usines avaient arrêté leur fabrication d’avant-guerre pour se consacrer à la fabrication d’armement et le retour à la normale sera souvent difficile et long.

La municipalité drouaise aidera financièrement, selon les situations, le retour des soldats et des prisonniers ainsi que les veuves et les orphelins. Il faut dire que les femmes, qui avaient assuré pendant 5 ans la relève des hommes, furent remerciées sans beaucoup de ménagement. Le mouvement des suffragettes (femmes exigeant le droit de vote) était très important en 1914. La guerre a brusquement stoppé le désir d’émancipation des femmes françaises qui n’auront le droit de voter qu’en 1944.

Je souhaite aux lectrices et lecteurs de la chronique d’histoire locale drouaise une bonne et heureuse nouvelle année 2025. 

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