L’histoire de Catherine Rocheteau est intimement liée à celle de la ville de Dreux. Elle est la dernière de trois générations de sa famille à avoir exercé sa profession dans son magasin de vêtements qui était à l’origine une boutique de modiste, au 16 rue Saint-Pierre à Dreux. « Ma grand-mère, Germaine Piche, était modiste. Elle est arrivée à Dreux en 1921. À son arrivée, elle est embauchée dans l’atelier de modiste de Mademoiselle Monaque, au 16 rue Saint-Pierre », confie Catherine Rocheteau. En 1933, Germaine Piche quitte l’atelier et rejoint madame Marnier, modiste, qu’elle quittera au mois d’octobre 1933 pour s’établir à son compte. D’abord au 7, rue de Sénarmont, puis le 5 août 1938, elle rachète l’atelier du 16 rue Saint-Pierre où elle avait débuté, fondant ainsi les racines d’une lignée de commerçantes liées à l’univers de la mode. Elle y poursuivit son activité jusqu’en 1962, date à laquelle Yvette Rocheteau, sa fille, prend sa succession. La boutique est alors un magasin de vêtements pour dames. Yvette Rocheteau cesse son activité en 1992. Le magasin est alors repris par Catherine, sa fille. « Moi je suis née à Dreux, j’ai commencé mon activité dans cette boutique en 1975, à l’âge de 17 ans, en tant qu’employée jusqu’en 1992, puis quand ma mère a cessé son activité, j’ai à mon tour pris la succession », se souvient la commerçante.
Des souvenirs, elle en a des milliers. Elle connaît la ville et ses habitantes, leurs goûts, leurs styles vestimentaires. Après avoir coiffé de magnifiques chapeaux toutes les dames de la bourgeoisie drouaise et des alentours, les chapeaux ont disparu du quotidien, la boutique a pris une autre voie, celle du prêt-à-porter. « Nous avons toujours diffusé des marques de qualité comme Weill, Caroline Rohmer, Rodier, Korrigan, Saint James… Quand je suis arrivée, nous étions trois à l’atelier pour les retouches. Maintenant, je suis spécialisée dans le sportswear, les jeans de qualité, des pulls, des polos… »
Catherine Rocheteau a vu l’évolution de la ville, elle a connu les usines, les entreprises, le plein-emploi, les rues pleines de passants, venus faire leurs achats en centre-ville à toutes les occasions (mariages, fêtes de familles cérémonies, deuils…) Si Catherine Rocheteau cesse son activité professionnelle pour prendre sa retraite, elle ne cesse pas toute activité, elle s’investit dans de nombreuses associations et compte bien garder ce lien essentiel qui la lie aux Drouais et Drouaises depuis de si nombreuses années.