« En fait, il s’agissait de se remettre en question, de faire autre chose, dans le respect de l’environnement. Nous avons lancé nos céréales « Made in Normandie », en prenant en compte les nouvelles habitudes alimentaires des clients et leur volonté d’avoir une traçabilité et de la qualité dans ce qu’ils consomment » détaille Bertrand Pilet, qui ne cache pas que sa nouvelle démarche « relevait un peu de l’aventure ».
Une aventure qui a débuté avec la plantation de quinoa sans pesticides ni insecticides, suivie par la lentille verte (complétée aujourd’hui par la lentille corail et la beluga), les haricots rouges, les flageolets, les pois-chiches… « Nous avons également tenu compte du changement climatique et nous observons que nous n’avons pas trop souffert de la sécheresse. De plus, nous privilégions la qualité gustative de ce que nous produisons plutôt que le rendement. Notre activité est très chronophage, car nous voulons proposer une qualité constante et nous avons un certain niveau d’exigence » assurent Catherine et Bertrand Pilet.
Une exigence qui suppose notamment un triage rigoureux avec un protocole qui permet d’obtenir un produit sans impureté, conditionné sous vide, avec une injection de CO2, pour optimiser la conservation des graines et « casser » le cycle biologique des potentiels œufs d’insectes présents. Deux étables ont été transformées à la ferme pour traiter et stocker les nouveaux produits. « C’est vrai qu’avec le bio et ce nouvel éventail de cultures, notre nouvelle activité est exigeante mais plaisante. Je crois qu’il faut être passionné pour réaliser efficacement ce type de production » pense Bertrand Pilet.
La production de la Ferme des mille épis est vendue dans les salons, les marchés de producteurs et surtout, dans les établissements de restauration collective. « J’interviens auprès des collectivités qui me sollicitent, pour accompagner les chefs de restauration scolaire, qui ne connaissent pas forcément les légumineuses et ce que nous proposons » précise Catherine Pilet. Une chose est sûre, la Ferme des mille épis souhaite travailler essentiellement avec une clientèle de proximité pour respecter les circuits courts. « Nous n’avons pas envie d’exporter ! » assure Bertrand Pilet.