« Je suis passée ici depuis des années, et je n’aurai jamais imaginé qu’il y avait un blockhaus, niché dans la végétation depuis la fin de la dernière Guerre mondiale » confie une infirmière du secteur. Elle n’est pas la seule à faire cette réflexion, car un mur avait été construit depuis les années 70 pour le cacher. De forme cubique et d’une surface de 100 m2 environ, il a fallu la volonté d’une équipe de passionnés pour dégager l’accès du blockhaus, noyé par un mètre d’eau qui a stagné depuis des décennies et détruit son plancher. « L’équipe a fait un travail considérable et le blockhaus a pu être ouvert pour le 80e anniversaire de la Libération. Le blockhaus a été mis à la disposition de la commune par les services de l’État pour une durée de 15 ans. Nous avons priorisé le nettoyage pour accueillir les visiteurs » explique Bruno Tanguy, membre de l’association du patrimoine de Saint-André-de-l'Eure.
Un travail qui n’a pas été inutile car le 10 août dernier, ce ne sont pas moins de 750 personnes qui sont venus découvrir le blockhaus, un vrai succès. Samedi, à l’occasion des journées du Patrimoine, les visiteurs étaient encore nombreux à le visiter, sous la conduite de Benjamin Guimpied, un des passionnés qui a pavoisé les murs de la construction avec des photographies du site durant le conflit mondial. L’équipe envisage d’organiser un musée éphémère, tous les trimestres par exemple. « Il reste un gros travail de recherche à effectuer, car nous ne connaissons pas totalement la destination de cette construction. Nous pensons que le blockhaus n’avait pas de vocation défensive. Nous pensons plutôt qu’il était utilisé par un poste de commandement, même si durant le conflit, les allemands pouvaient également voir depuis le blockhaus l’activité aérienne sur les pistes de l’aérodrome » explique l’équipe, qui est bien décidée à poursuivre ses recherches.
Une action pourrait également être entreprise en direction des écoles, comme l’avait suggéré Julie Desplat, conseillère départementale, lors de la cérémonie du 80e anniversaire. Une chose est sûre : le blockhaus n'a pas fini de livrer ses secrets. Gageons que l'équipe du patrimoine va s'attacher à le faire revivre.
