« C’est devenu pour moi une véritable passion et j’y consacre beaucoup de temps. J’ai été encouragé par les expositions locales où je présente mes créations, qui suscitent l’intérêt des visiteurs et qui m’ont même valu un grand prix du public à Bois-le-Roi » explique cet étonnant créateur, qui fabrique désormais des vases ou des fleurs en métal, toujours à partir des bouteilles de gaz dont les gens se débarrassent. Avec lui, pas de croquis préalable, encore moins de modèle. « J’ai tout dans la tête. Je ne travaille qu’avec ma mémoire et j’ai appris tout seul. Je vois un drakkar qui m’inspire, je le construis tel que je l’ai vu. Je procède de la même manière pour tout ce que je crée » explique Alain Larue. Le résultat est bluffant. Il ne manque rien dans ses créations polies avec soin, depuis le levier de vitesse du tracteur et sa pédale de frein, jusqu’aux écrous qui ferment une remorque. Tout est fabriqué avec précision, avec un vrai souci de respecter le moindre détail. « C’est la raison pour laquelle je ne veux pas peindre mes créations. La peinture cacherait ces détails que je m’efforce de reconstituer » explique-t-il.
Ce qui surprend le plus, c’est la difficulté de la découpe du métal, très lourd, qui sert à la réalisation de toutes ses maquettes, dont certaines pèsent plusieurs dizaines de kilos. « Il y a un gros travail de découpe. Par exemple, pour fabriquer mon pot de fleurs, j’ai découpé une vingtaine de lanières de métal, que j’ai tressées sans aucune soudure. Il m’a fallu deux bouteilles de butane pour le réaliser, mais je suis assez content du résultat. Il me faut souvent une semaine entière pour terminer une maquette, d’autant qu’il y a un gros travail de polissage qui doit être parfait. Ce n’est pas grave, c’est ma passion et je ne compte pas mes heures ! ». L’intérêt porté par les visiteurs lors du dernier salon automnal de Saint-André-de-l’Eure devrait lui donner envie de continuer de fabriquer ses très belles créations.
