En quelques mots...
AMINE ADJINA | GUSTAVE AKAKPO | MÉTIE NAVAJO | LA COMPAGNIE DU DOUBLE
Ils sont trois, trois dramaturges, Amine Adjina, Gustave Akakpo et Métie Navajo. On les sent un peu, peut-être même beaucoup, agacés par les sempiternelles questions et affirmations sur leurs origines, leur « diversité ». « Français, oui mais... ». Parfois naïves et bon enfant, les interrogations (et leurs réponses implicites !) savent aussi être lourdes, insistantes et inquisitrices, quand elles ne sont pas franchement méprisantes et excluantes. Alors, les trois compères ont pris le parti d’en jouer, d’enclencher la machine à parodier.
Ainsi vont-ils présenter une conférence intitulée : La diversité est-elle une variable d’ajustement pour un nouveau langage théâtral non genré, multiple et unitaire ? Vaste programme ! Et c’est un festival d’affirmations stéréotypées, de citations fausses, d’approximations biographiques, toutes images confondues issues d’une même fabrique à clichés. Ainsi vont-ils dénoncer le rôle qui leur est si souvent octroyé au nom de la fameuse correction politique : être les « visages rassurants de la diversité dans le théâtre français ». Eux qui voudraient être tout simplement « écrivains ».
Avec cette conférence décalée, grave sous le masque du rire, les trois compères renversent le miroir, détournent l’ambiguïté de l’image portée, rapportée, renvoyée, et posent la question du « divers »...
« Étranges étrangers / Vous êtes de la ville / Vous êtes de la vie / Même si mal en vivez / Même si vous en mourrez » écrivait Prévert, il y a soixante-dix ans... !