Un tatouage, ce n’est plus pour toujours !

Après avoir travaillé quinze ans en tant qu’ingénieur commercial, Benoit Tilland s’est décidé à changer de vie professionnelle. « Cette histoire a commencé dans la rue, me raconte-t-il. J’ai croisé une femme qui avait fait tatouer ses sourcils au « microblading », et c’était vraiment raté. J’ai eu un flash. Je me suis renseigné et puis lancé dans une formation en maquillage permanent. Et puis un jour, je suis tombé par hasard sur un article américain qui parlait de la nouvelle technologie révolutionnaire du détatouage sans laser, née en Corée, la référence en matière de chirurgie esthétique ». Après quelques mois de formation à Paris et sa certification en poche, Benoit a commencé à travailler dans les salons d’esthétique tout d’abord puis s’est lancé et a ouvert sa boutique en centre-ville d’Évreux depuis le 1er juin.

Effacer un tatouage permanent, et sans laser, c’est donc possible ? « Oui ! Il s’agit d’injecter un sérum naturel au moyen d’une aiguille, semblable à celle utilisée pour le tatouage. Ce sérum va décrocher le pigment qui va ensuite s’écouler par le système lymphatique. Les avantages par rapport au laser est que cette technique ne laisse aucune cicatrice ni brûlure, qu’il est possible de faire un détatouage partiel, de tatouer à nouveau par-dessus l’ancien tatouage et surtout, elle coûte nettement moins cher ! » Benoit propose des forfaits de séances mais le nombre de celles-ci nécessaire à l’effacement complet du tatouage dépend bien évidemment de sa taille et des particularités de chacun. « Avez-vous déjà beaucoup de demandes ? Oh oui ! Nous sommes encore très peu à proposer cette technique en France, une petite dizaine c’est tout ! J’ai déjà des gens qui m’appellent du Calvados pour venir se faire enlever un tatouage ».

Le tatouage permanent reste encore très à la mode, il est sans conteste un moyen d’exprimer quelque chose de fort, pour le garder à jamais sur la peau. Seulement voilà, les aléas de la vie font que ce que l’on croyait éternel, peut se terminer et les symboles, les mots d’un ancien amour deviennent difficiles à regarder tous les jours. « Pour l’instant, j’ai surtout des demandes féminines qui veulent faire table rase du passé avec des dates à effacer. C’est parfois très fort ce qui se passe ici, cela a un côté thérapeutique, ça crée un lien car je retire ce qui gêne, je me sens utile. Une cliente est venue se faire enlever un tatouage raté après vingt-cinq ans. Même si je retire, j’apporte du plus ».