Concernant le secteur de Cambonne, « le nouveau quartier d’Évreux », les élus étaient invités à approuver les orientations d’aménagement poursuivies par l’Agglo Évreux Portes de Normandie » (EPN), et à donner un avis favorable, sans réserve, au projet d’aménagement du secteur, lequel fait l’objet d’une enquête publique jusqu’au 23 octobre. Les orientations, présentées par Françoise Luvini, adjointe au maire, prévoient notamment la construction dans la partie Nord de 218 logements, de commerces et de services de proximité, d’une zone d’activités économiques et tertiaires, d’un centre d’incendie et de secours.
L’aménagement du quartier intégrerait dans sa partie Sud un nouveau parc naturel urbain, en partenariat avec l’Office National des Forêts (ONF). Un parc qui assurerait une fonction importante de couloir écologique entre les réservoirs de biodiversité majeurs existants autour du secteur. Des orientations qui ne conviennent pas à Olivier Vermeulin, conseiller d’opposition. « Je souhaiterais reporter cette délibération, afin de pouvoir prendre connaissance des réserves de l’enquête publique. Vous allez bétonner 21 hectares sur ce site exceptionnel et la nouvelle zone commerciale videra le commerce du centre-ville » a objecté le conseiller, rejoint par Isabelle Collin, conseillère d’opposition, qui s’interroge notamment « sur l’utilité d’une zone commerciale et sur les questions des mobilités et de l’école, qui restent posées ». « Il y a une grande synergie avec l’hôpital et nous cherchons à attirer une nouvelle population » a répondu Françoise Luvini, faisant observer « que l’aménagement prévoyait 60 % en espaces verts et arborés pour 40 % de surface construite ». Guy Lefrand, maire de la ville, a rappelé que le dossier avait été largement travaillé en conseil communautaire. « Le projet Cambolle est exemplaire et d’ici à 2028/2030, nous aurons largement le temps de travailler sur les mobilités et l’école. Nous savons exactement ce dont nous avons besoin en matière de logements et ce projet privilégie la qualité architecturale et environnementale ».
Le projet de convention d’avance temporaire de trésorerie à la société d’aménagement SHEMA a également fait débat. La SHEMA, société concédante de la ZAC Saint-Louis, a besoin d’une avance, qui sera remboursée, de 2 458 451 euros, qui lui permettra d’avancer dans les travaux, et dont le remboursement interviendra en 2026. « Je ne m’explique pas la non-vente des logements par Bouygues sur la zone. Seulement 13 sur 100 ont été vendus et cette avance risque d’alourdir le budget de la ville et celui de l’Agglomération » a déclaré Isabelle Collin. « Il faut continuer les travaux d’aménagement du parc car il est difficile pour les acheteurs de se projeter dans l’état actuel du chantier. Par ailleurs, la société Bouygues pourrait revoir ses tarifs » a souligné Françoise Luvini. Emmanuel Roussel, adjoint au maire, partage cette analyse : « Les tarifs de Bouygues ne sont pas adaptés au marché local ». Jean-Luc Bouillie, adjoint au maire en charge des finances est sur la même ligne : « Il faut avancer sur ce chantier et sur l’aménagement du parc, pour permettre aux futurs acheteurs de voir sur quel site ils vont vivre. Bouygues pourrait également revoir sa copie et sans doute procéder à des ventes par tranches ».