Son dernier album Religieuses sortira le week-end du festival. Inspirée de l'affaire des Possédées de Louviers, cette nouveauté est publiée aux éditions Varou. Cette affaire remonte au 17ème siècle au couvent des Ursulines à Louviers. Suite à la venue de Magdeleine Bavent au monastère en 1622, des cas de possessions démoniaques des religieuses du couvent ont été décelées. À son contact, les religieuses ont déclaré être habitées d'un démon. « Ce qui m'intéressait dans cette affaire était le côté accusation facile comme ça peut encore être le cas aujourd'hui » explique Pascal Croci. « Ou aussi comment les personnalités publiques peuvent être accusées avant le jugement en étant juste fondées sur des rumeurs ». Des extraits de La Religieuse de Diderot sont insérés dans l'album en guise d'introduction ainsi que des écrits de Magdeleine Bavent, la principale protagoniste. « Je me suis appuyé aussi sur Les sorcières de Salem d'Arthur Miller ».
Autodidacte, Pascal Croci travaille seul. Scénarios, dessins, couleurs, tout passe entre ses mains. Passionné de cinéma, les références cinématographiques sont nombreuses dans ses albums. « La BD c'est du cinéma sur papier, sans son ni musique. Au début de ma carrière, j'ai adapté des livres sur la religion en format BD, c'était intéressant car j'aime bien les thématiques liées à la religion en général et ça m'a permis d'apprendre et de me former à la BD. Comme je n'avais pas les moyens d'aller à l'école, je me suis formé en même temps ».
Ses bestsellers ? Dracula, Auschwitz, Hitler... « L'idée du sujet me vient dans l'année. Je ne travaille jamais sur des séries ni des tomes, le sujet investit ma tête. Il a souvent un lien avec le cinéma et le passé. Soit je m'inspire de témoignages pour créer mon histoire ou bien j'adapte des romans avec des témoignages ». Pour écrire son album sur Auschwitz, (première BD réaliste) l'auteur s'est inspiré uniquement de témoignages. « Pour créer une reconstitution, je préfère partir des paroles des témoins que prendre les informations dans les livres d'histoire. Sa préférence ? Les décors du 17ème ou 18ème siècle. « J'aime dessiner les décors de cette époque, les costumes. Ce que j'affectionne dans la BD, c'est le lien entre l'image et le texte, ce n'est jamais redondant. J'associe scénario visuel et scénario écrit et je joue sur les symboliques » .