Sécheresse, restrictions d'eau, augmentation des températures sont autant de signes qui sévissent dans le monde, en France et l'Eure n'est pas épargnée. À une large majorité, fin juin, les élus ont adopté un programme d'actions 2023-2028 pour faire du département un territoire vert : Eure Transition Verte. Agir. Mobiliser. « Il faut préparer l’avenir de nos enfants ! La transition écologique doit permettre de faire face collectivement aux enjeux du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. La collectivité doit prendre sa part », a déclaré Myriam Duteil Vice-Présidente du Département chargée de la Transition Écologique. Un plan de 150 millions d'euros a été construit autour de plusieurs axes. Le Département doit devenir bas carbone en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre, prôner une agriculture souveraine et durable et réussir à mobiliser les habitants autour de ces enjeux. « Nous avons conçu un plan d'actions concerté, opérationnel, chiffré et planifié de 50 mesures, ventilées autour de 10 objectifs, a précisé Myriam Duteil, pour qu’il réponde aux besoins des Eurois et spécificités de notre territoire, le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) a réalisé un diagnostic des vulnérabilités et potentiels du département qui nous a permis de cibler les actions prioritaires ».
Le secteur du bâtiment sera la premier concerné grâce à une politique de rénovation énergétique sans précédent du patrimoine de la collectivité (Hôtel du Département, 216 bâtiments techniques, collèges) mais également de l'habitat social et privé. Le Département aidera les communes à réduire leur facture énergétique en soutenant la rénovation des bâtiments publics communaux, comme les écoles. « On recherchera les performances énergétiques et environnementales : sobriété foncière et en eau et actions de végétalisation », souligne Myriam Duteil. Le Département disposant d'un bon potentiel pour le développement du photovoltaïque, propose le déploiement de panneaux sur ses bâtiments, en ombrière sur les parkings et aires de covoiturage mais aussi d'accompagner, avec le Comité des énergies renouvelables (co-piloté par l'État), les collectivités pour le développement des énergies renouvelables. En créant plus d'aires de covoiturages, plus adaptées aux déplacements des Eurois et dotées de services pour lever tous les freins à leur utilisation (bornes à recharge électriques, abris vélo sécurisés, etc.), en encourageant l'usage du vélo, le Département entend réduire sa pollution atmosphérique et sa dépendance à la voiture.
Enfin, place à la nature. Le Département souhaite accompagner les agriculteurs vers une agriculture durable. Aides aux projets de plantation de haies et agroforesterie, restauration de mares et maintien de prairies, le Département explorera aussi comment lutter contre le gaspillage de l'eau, réutiliser les eaux usées, sécuriser l'accès à l'eau potable pour tous. Avec pour objectif une neutralité carbone en 2050 et zéro artificialisation nette, le territoire sera végétalisé : collèges, abords routiers, parkings. Jardins partagés, îlots de fraîcheur en ville, aires protégées et plan de lutte contre les espèces exotiques envahissantes sont autant de projets à engager pour inverser la tendance du déclin de la biodiversité. À la cantine, on renforcera les produits locaux, la lutte contre le gaspillage alimentaire et la valorisation des biodéchets. « Ce plan est concret et sera réalisé selon le calendrier fixé » concluait Alexandre Rassaërt, Président du Département.