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Éleveurs et cultivateurs : la même inquiétude

La période actuelle, dominée par le conflit ukrainien, entraîne des difficultés importantes pour les éleveurs. Les céréaliers du secteur sont moins impactés mais ils sont inquiets, car il n’y a aucune visibilité pour les mois qui viennent.À Coudres, Tiphaine Lefevre …

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Par Louis LEPRETRE - Le 09 mars 2022

La période actuelle, dominée par le conflit ukrainien, entraîne des difficultés importantes pour les éleveurs. Les céréaliers du secteur sont moins impactés mais ils sont inquiets, car il n’y a aucune visibilité pour les mois qui viennent.

À Coudres, Tiphaine Lefevre élève des poulets en plein air et le coût des céréales pèse sur son activité. « Nous avons subi une hausse de 20 % et ce qui est préoccupant, c’est que la prochaine livraison sera encore plus chère. J’achète mes poussins à 1 jour et leur prix a également monté. Nous avons un peu augmenté le prix de nos volailles mais je ne peux pas répercuter la totalité des hausses au niveau de ma clientèle. Le pire, c’est que nous ne savons pas comment la situation va évoluer et c’est compliqué à gérer » assure la gérante de l’Arche du Colombier.
Aux yeux du grand public qui voit les cours du blé flamber, la situation des céréaliers semble plus enviable. « C’est vrai que nous avons vendu la récolte de 2021 plus cher que ce que nous espérions. Pour autant, il ne faut pas raisonner avec les prix d’aujourd’hui. La plupart des agriculteurs vendent leur blé en accompagnant le marché, et leur stock est peu important aujourd’hui. C’est la spéculation qui est largement à l’origine de la hausse » explique Patrick Maisons, installé à Ivry-la-Bataille, dans la « vallée d’Eure ». Pour le céréalier, il faut tenir compte des moyennes d’exploitation, sans oublier la flambée du prix des engrais. « L’azote a triplé, voire quadruplé depuis l’été dernier, passant de 200 à 800 euros la tonne, sans certitude de livraison. Sans engrais, nous aurions des récoltes qui tomberaient à 50/60 %. J’avoue que je n’ai jamais connu une situation de ce type. On peut évidemment s’inquiéter de l’ensemencement en Ukraine, qui se fait au printemps. Ils pourront difficilement travailler sous les bombes ! On ne sait vraiment pas de quoi demain sera fait » ajoute Patrick Maisons.
Etienne Colleu, ancien agriculteur à Grossœuvre, près d’Évreux, partage les mêmes inquiétudes que son collègue Ivryen : « 90 % des blés étaient vendus avant cette hausse spéculative, dans le cadre des contrats qu’il faut honorer. Cependant, il y a une folle augmentation de tout ce qui touche à l’agriculture. Le prix d’une benne a doublé en un an, et il y a un an de délai de livraison. Il est évident que les éleveurs sont également dans une mauvaise posture ».

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