Ils se sont dit « Rendez-vous dans 50 ans, même lieu ». Maud, Fantine, Noam et Edgar, élèves de 5e à l’Institution Notre-Dame St-François d’Évreux ont les yeux qui brillent lorsqu’ils parlent de la capsule temporelle qu’ils ont enterrée le 7 juin derrière le gymnase, aux côtés d’Alexandre Toussaint, chef de l’établissement, plusieurs enseignants et d’autres collégiens et lycéens. Lancé en juin 2023, avec sa classe de 2nde, le projet de Leslie Deglas, professeur d’anglais, aussitôt validé par Monsieur Toussaint est devenu viral et s’est transformé en un projet d’établissement. Pendant un an, des élèves volontaires ont ainsi produit de nombreux messages destinés aux générations futures.
Quelques lignes pour raconter leurs vacances, confier leurs doutes et difficultés, imaginer la ville et les nouvelles technologies de ce futur. Des étudiants estoniens présents à l’Institution ont aussi participé, repartant avec l’idée de réaliser le même projet dans leur pays ! Toutes ces productions ainsi que photos, pièces de monnaie, vidéo sur clé USB et même un lecteur ; « ce support de stockage ne sera peut-être plus utilisé, il fallait y penser ! » souligne Madame Deglas, ont été enfermés dans un bidon hermétique, prévu d’être déterré en juin 2074 ! Bientôt une plaque sera installée à son emplacement, là où pour le moment on ne voit qu’un tas de terre. Chaque chef d’établissement aura pour mission de transmettre à son successeur le coffre contenant toutes les informations. Mais, les élèves disent qu’ils ont eux-aussi un rôle à jouer dans cette transmission : « mon petit cousin est ici en maternelle, il pourra en parler tout au long de sa scolarité » précise Fantine.
Leur rêve est d’être présents lorsque cette capsule reverra le jour ; « on espère être nombreux à se retrouver autour de Monsieur Toussaint et de la plupart de nos professeurs ! », « mais, on ne l’a pas fait pour nous mais pour les générations à venir, pour laisser une trace ! ». Se projetant dans sa vie personnelle Maud souhaite « avoir des enfants qui viendront avec moi ce jour-là et peut-être aussi être grand-mère ». Noam, qui a imaginé des voitures et des lits volants espère que sa lettre sera bien perçue tandis qu’Edgar est certain que « nous nous rendrons mieux compte de tous les changements qui auront été faits au cours du temps ». En attendant 2074, les 4 collégiens espèrent qu’à la rentrée prochaine Madame Deglas sera une nouvelle fois à l’initiative d’un projet tout autant rassembleur…