A priori, le dossier du chauffage urbain d’Évreux n’appelait pas de débats particuliers. Pour Guy Lefrand, président d'EPN, il s’agissait seulement de transférer la compétence « Réseau de chaleur Urbain » à EPN, pour les communes suivantes : Évreux, Guichainville, Saint-Sébastien-de-Morsent, Fauville, Huest, Gauciel, Miserey, Le Viel-Évreux et Sassey. Les communes concernées possèdent sur leur territoire des projets de raccordement du réseau vers la BA 105, le parc Aquatique de Guichainville, l’hôpital de La Musse et les entreprises de Long Buisson 3. « Techniquement, ça ne pose aucun problème et le coût des extensions sera financé par les demandeurs. Il n’y aura pas d’incidence pour les abonnés actuels » a détaillé Sylvain Boreggio, 1er vice-président d'EPN.
Ce qui devait être un vote de principe a suscité des réactions de Guillaume Rouger, conseiller d’opposition. « Vous oubliez la valeur de l’actif résiduel, qui s’élève à 7,3 millions d’euros. Un audit indépendant me parait souhaitable » a souligné le conseiller. « Vous savez bien que la valeur résiduelle se transmet toujours de délégation de service public à délégation de service public. Il n’y aura aucune incidence pour l’Agglo. C’est un projet qui devrait plutôt nous rassembler » a répondu le président de l’Agglo. Gabrielle Brochand-Dulac, maire de Grossœuvre, est également intervenue : « J’observe que ce transfert ne concerne que 8 de nos 74 communes. Qu’en est-il des autres communes qui pourraient être intéressées ? Ne serait-il pas plus pertinent d’avoir un syndicat de type SIVU pour représenter les communes, comme pour les réseaux d’eau ? » a interrogé l’élue. « Ce réseau de chaleur n'est absolument pas adapté pour les maisons individuelles. Les coûts de raccordement seraient beaucoup trop coûteux » a souligné Sylvain Boreggio.
Xavier Hubert, vice-président d'EPN, a fait le point sur les travaux d’aménagement de la ZAC Saint-Louis, évoquant « des dépenses liées au renchérissement du coût des travaux et des résultats sur la vente de la résidence senior qui ne sont pas à la hauteur ». Il a également admis que Bouygues, le promoteur, avait des difficultés à vendre ses appartements, et précisé que le promoteur avait été invité à revoir ses tarifs à la baisse. Isabelle Collin, conseillère d’opposition, a dit son inquiétude quant au déroulement de ce chantier. « 13 logements sur 100 ont été vendus. Au vu des prix pratiqués, il n’est pas étonnant que ce projet soit un échec. Nous ne sommes pas rassurés » a lancé la conseillère.
Dans ce dossier, les élus communautaires étaient également invités à consentir un prêt de 1,9 million sans intérêt à l’aménageur, la SHEMA. « Il n'est pas question de remettre en cause ce grand projet. C’est une avance de trésorerie qui permettra notamment à l’aménageur de réaliser le parc urbain. Ce prêt nous sera remboursé en 2026 » a précisé Xavier Hubert. Didier Cretot, maire de Gravigny, a critiqué l’octroi de cette avance : « Nous avançons 1,9 million et l’Agglo est endettée. De fait, cette somme est portée par EPN ». Sylvain Boreggio a repris la parole, précisant « que si la SHEMA était obligée d’emprunter à une banque classique, elle payerait des intérêts importants, qui seraient in fine répercutés sur la facture de l'Agglo ».
Dans un tout autre chapitre, les élus ont voté l'octroi d'une subvention de 15 000 euros pour l'organisation du 50e Rallye Plaines et Vallées, « un projet d'un autre temps, trop pollueur » a assuré Nathalie Lagouge, conseillère d'opposition.