Réunis lundi 31 janvier en mairie, les élus Ébroïciens ont notamment échangé, une nouvelle fois et de façon assez vive, sur le projet de construction de la future maison de quartier de Navarre, un sujet épineux dans le contexte de la mise en liquidation de l’Amicale de Navarre.
Ayant encore en travers de la gorge les très vifs échanges de la dernière séance, Guy Lefrand, maire de la ville, a présenté ses vœux à l’assistance, rappelant que le conseil municipal « n’était pas une arène politique mais un lieu où l’on travaille pour l’intérêt collectif ». La première délibération portait sur une demande d’extension du plan d’épandage à Évreux, des digestats provenant du méthaniseur de Gaillon. « C’est une vraie question, sur laquelle nous avons beaucoup débattu. On s’interroge, un peu comme pour les éoliennes : tout le monde en veut, mais pas près de chez soi. Nous nous posons également des questions sur le bilan carbone de l’opération, compte tenu de l’éloignement du méthaniseur » a détaillé Nicolas Gavard-Gongallud, maire adjoint en charge de la sécurité et de l’environnement, avant de demander et d’obtenir du conseil municipal, qu’il s’abstienne sur cette délibération. La délibération portant sur les demandes de subventions pour le financement des travaux de construction de la nouvelle maison de quartier de Navarre a suscité des débats animés. « Cette nouvelle maison de quartier qui sera livrée en octobre 2023, c’est un projet de près de 5 millions d’euros, qui a pour objectif de regrouper les activités et d’héberger le futur centre social » a précisé Jeff Cariot, adjoint au maire en charge des associations, soulignant qu’il travaillait « en lien avec la MJC, qui serait partante pour piloter le centre social du quartier ». L’élu a présenté plusieurs esquisses du bâtiment. Une présentation et des délais qui ne conviennent pas à Isabelle Colin, conseillère municipale d’opposition (LREM). « Cela fait 8 ans que vous en parlez et le délai est à nouveau retardé. C’est une délibération sans motivation et je n’ai pas eu les plans que j’avais réclamés avant le conseil. Nous sommes sensibles aux problèmes de ce quartier et nous voterons tout de même pour. Pour autant, je ne peux pas effectuer correctement mon travail » a lancé la conseillère, relayée par Jean-Christophe Boulanger, conseiller d’opposition (Évreux, ensemble). « Nous devrions nous en réjouir mais un projet de plus de 4 millions d'euros hors taxes méritait d’être plus précis, notamment au niveau des métrés que nous réclamons ». Le conseiller s’est également inquiété des délais qui seront nécessaires pour l’installation du centre social, « ce qui posera des problèmes à la population du quartier ». Alain Nogarède, conseiller municipal, s’est attaché à minimiser les remarques ou les critiques faites par l’opposition : « j’habite au cœur de Navarre. EPN est propriétaire d’hectares qui vont être mis à la disposition du public. Cela a été long mais cela va commencer. C’est le seul endroit où il n’y a pas de maison de quartier et à l‘arrivée, ce sera un outil très intéressant et le quartier va renaître ». Jean-Luc Bouillie, adjoint aux finances, a évoqué quant à lui « un temps nécessaire » ajoutant « que la délibération de ce soir ne portait que sur les demandes de subventions nécessaires pour financer ce projet ». Guy Lefrand est intervenu pour dire son étonnement, et son agacement, par rapport aux problèmes soulevés par les conseillers d’opposition. « En 2019, nous avons voté à l’unanimité le projet retenu par le jury de concours. Il y a eu plusieurs délibérations sur la maison de quartier et les éléments du dossier n’ont pas changé. Il faut rester sérieux car le projet dont nous débattons ce soir, c’est uniquement pour obtenir les subventions dont nous avons besoin pour ce projet » a déclaré le maire d’Évreux. « J’ai toujours connu l’amicale avec des problématiques. La difficulté, c’était de trouver un terrain pour faire cette maison de quartier. Les plans sont issus d’une concertation avec les différents acteurs et dans un an, nous aurons une vraie maison de quartier, avec des locaux adaptés » a souligné Emmanuel Roussel, adjoint au maire en charge de la santé et de la transition écologique. S’agissant de l’amicale de Navarre, Jeff Cariot a assuré « qu’il était mobilisé tous les jours pour trouver une solution pour les salariés ».